C'est le président turc Recep Tayyip Erdogan qui a été le premier à la tribune des Nations unies à dénoncer ces attaques qu’il juge "intolérables" contre l’islam en Europe.
Un réfugié irakien en Suède, Salwan Momika, a déclenché une vague d'indignations internationales en juin en brûlant et piétinant le Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm au premier jour de l'Aïd al-Adha, fête célébrée par les musulmans à travers le monde.
L'Irak a demandé la semaine dernière à la Suède son extradition. Cette dernière a condamné les profanations du Coran tout en soulignant la prévalence de la liberté d'expression et de rassemblement sur son sol.
Le gouvernement du Danemark voisin a présenté fin août un projet de loi pour interdire les autodafés du livre saint de l'islam.
Lire aussi : La Suisse interdit le port du voile intégralDe son côté, le président Erdogan met depuis des mois la pression sur la Suède pour qu'elle prenne des mesures contre ces profanations, dans un contexte de fortes tensions entre les deux pays: Ankara a fini en juillet, après 14 mois de blocage, par lever son veto à l'adhésion de la Suède à l'Otan. La Turquie reproche à Stockholm une mansuétude supposée envers des militants kurdes réfugiés sur son sol.
Lors de son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le chef de l'Etat turc a estimé que "le racisme, la xénophobie et l'islamophobie", dans des pays européens qu'il n'a pas cités, avaient atteint des seuils "intolérables".
Accusant "des politiciens populistes de nombreux pays de continuer à jouer avec le feu", M. Erdogan a jugé encore que "les attaques ignobles en Europe contre le Coran (...) assombrissaient l'avenir" du Vieux continent.
Dans un discours également très dur contre l'ennemi américain et l'Occident en général, le président conservateur iranien Ebrahim Raïssi a assuré que "le feu de l'irrespect ne viendrait pas à bout de la vérité divine".
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Le dirigeant de la République islamique chiite a brandi plusieurs fois un exemplaire du Coran qu'il a embrassé du bout des lèvres avant de le poser sur le pupitre.
"L'islamophobie et l'apartheid culturel que l'on peut observer dans des pays occidentaux - allant de la profanation de livres saints du Coran à l'interdiction du hijab dans des écoles - et d'autres et nombreuses discriminations regrettables, ne relèvent pas de la dignité humaine", a fustigé M. Raïssi, sans citer ni la Suède, ni la France.
M. Raïssi est à l'ONU au moment où les Occidentaux affichent leur solidarité avec le peuple iranien, un an après la mort de la jeune femme kurde Mahsa Amini qui avait provoqué des manifestations massives.
De son côté, l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani, dont le richissime Etat du Golfe est l'allié des Occidentaux, a affirmé que "le Coran était trop sacré pour être profané par un idiot".