Ces manifestants érythréens, soudanais et somaliens souhaitent rejoindre des proches dans un autre pays, mais la règlementation européenne les oblige à déposer leur demande d'asile dans le premier pays européen où ils laissent leurs empreintes.
Parmi eux, les Erythréens pourraient bénéficier du programme européen permettant leur transfert au sein de l'UE, mais ils refusent faute de garantie sur leur destination. De plus, ce programme est pour l'instant grippé, en raison du manque d'empressement des pays d'accueil.
"Pas d'empreintes digitales", "Nous sommes des réfugiés", "Liberté, liberté", proclamaient les pancartes brandies par les migrants, à l'occasion du passage sur l'île de l'astronaute italienne Samantha Cristoforetti, ambassadrice de bonne volonté de l'Unicef.
Mardi, la commission européenne a demandé à l'Italie de relever "sans délai" les empreintes de 100% des migrants arrivant sur ses côtes, en ayant recours si besoin à la force et en prolongeant la durée légale de rétention, limitée pour l'instant à trois jours.
La question est sensible en Italie, qui a vu débarquer plus de 320.000 migrants sur ses côtes depuis deux ans et ne tient pas à les retenir sur son territoire en relevant leurs empreintes.
Aucun centre d'accueil italien n'étant réellement fermé, les migrants qui refusent de donner leurs empreintes peuvent toujours fausser compagnie à leurs hôtes pour poursuivre leur périple par la route. Mais quitter l'île de Lampedusa, par ferry, est de fait impossible si on ne s'est pas acquitté de cette procédure.
Jeudi, à Bruxelles, le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a qualifié les critiques européennes de "surréalistes" en affirmant que l'Italie respectait "plus de 90%" de ses engagements en matière d'identifications des migrants, alors que l'UE respectait "moins de 1%" des promesses" faites à l'Italie et à la Grèce en matière de répartition.
Avec AFP