Depuis que le PSG s'est fait sortir à deux reprises en huitièmes de finale, l'état-major du club parisien ne parle plus trop de remporter la Ligue des champions. Il est plus prudemment question d'"aller le plus loin où l'on peut" - dixit le président Nasser Al-Khelaïfi, dans le quotidien L'Equipe.
Sur le fond, cela ne change pas grand chose: au moment de reprendre le chemin de l'Europe, le PSG et sa puissance économique sans comparaison en France a remporté ses 5 premiers matches de championnat et n'a laissé échapper qu'un seul trophée domestique depuis 2015.
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Le nouvel entraîneur Thomas Tuchel a assuré lundi dans L'Equipe que "si on ne se focalise pas trop sur ces grands matches à venir en février, peut-être qu'on peut mieux les aborder". Mais, comme chaque année, ce sera à l'aune de sa performance en compétition européenne que le PSG évaluera la réussite de sa saison.
Après quatre éliminations en quarts de finale, d'abord prometteuses, puis frustrantes, Paris reste donc sur deux sorties en huitièmes de finale, contre Barcelone à la suite d'une invraisemblable "Remontada" de quatre buts (4-0, 1-6), devenue célèbre, puis face au futur vainqueur, le Real Madrid, la saison passée (1-3, 1-2).
Et ce n'est pas pour rester dans le top 16 européen que le PSG s'est forgé, à l'été 2017, un trio offensif de feu, la 'MCN' composée des deux joueurs les plus chers de l'histoire, Neymar (222 M€) et Kylian Mbappé (180, dont 35 de bonus) et du 'Matador' Edinson Cavani.
Depuis, le deuxième est devenu champion du monde et entend bien briller à l'échelle continentale pour tenter de devenir le plus jeune Ballon d'Or de l'histoire, à la fin de l'année. Quant à 'Ney', il a raté sa Coupe du monde entre performances décevantes et simulations qui en ont fait un objet de moqueries dans le monde entier.
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"Tu laisses le côté gamin et tu deviens un homme", lui a conseillé dans les médias brésiliens UOL et Globo l'expérimenté Dani Alves, forfait pour le déplacement à Liverpool. "Quand une personne parle mal de toi, cela ne mérite pas d'être écouté. Quand une deuxième dit la même chose, c'est OK. Mais, si tout le monde te dit la même chose, c'est que quelque chose ne va pas. C’est donc le moment de se réinventer".
Les deux cracks suffiront-ils à éteindre le chaud public d'Anfield Road? Thomas Tuchel a pointé une grosse lacune dans l'effectif parisien, au poste de milieu défensif. Scruté par l'UEFA dans le cadre du respect du fair-play financier - les clubs engagés en Ligue des champions ne peuvent dépenser plus qu'ils ne gagnent -, le club de la capitale a réalisé un mercato à l'économie et aucun milieu ne l'a rejoint cet été.
Pour pallier cette faiblesse, ainsi que l'absence de l'Italien Marco Verratti, suspendu mardi, Tuchel pourrait être amené à bricoler en repositionnant le défenseur central Marquinhos... Qui n'a vraiment pas convaincu à ce poste face à Angers, opposition a priori moins solide que Liverpool.
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Finalistes étincelants la saison passée sous la houlette du charismatique Jürgen Klopp, les Reds se sont, eux, bien densifiés au milieu de terrain en enrôlant notamment cet été l'international guinéen Naby Keita et le Brésilien Fabinho, un temps suivi par... le PSG.
Après avoir gagné en solidité avec l'arrivée du gardien brésilien Alisson Becker et conservé cet été son étourdissant trident offensif Mohamed Salah, Sadio Mané et Roberto Firmino, ils ont gagné leurs cinq premiers matches de championnat. Ce dernier est toutefois incertain en raison d'une blessure à l'oeil, contractée samedi face à Tottenham (2-1).
Liverpool sera donc un sacré morceau pour des Parisiens pas encore toujours souverain dans le jeu. Le match de mardi "nous permettra un peu de nous situer", a observé le défenseur parisien Thomas Meunier sur Canal +, après la promenade de santé vendredi contre Saint-Etienne (4-0). "On va pouvoir un peu se mesurer et les phases de groupe servent à prouver qu'on a les qualités".
Versé dans un groupe relevé, avec aussi le Napoli et l'Etoile Rouge de Belgrade, le club parisien et son entraîneur Thomas Tuchel n'ont en tout cas pas tellement le temps de tâtonner. Le grand oeuvre du PSG, comme chaque saison, c'est la Ligue des champions.
Avec AFP