"Nous aimerions voir le gouvernement nigérian s'impliquer davantage dans la protection des civils qui vivent dans les camps de déplacés. C'est leur première des responsabilités", écrit Ernest Mutanga, directeur du NRC pour le Nigeria, dans un communiqué.
Mardi soir, trois femmes kamikazes appartenant au groupe jihadiste Boko Haram, se sont fait exploser à l'entrée d'un camp proche de Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno (nord-est du Nigeria). Attendant un moment d'affluence dans le marché, elles ont déclenché leur ceinture explosive, provoquant un carnage.
"Les camps comme celui attaqué hier, abritent des femmes et des enfants, qui sont visés à l'aveugle. Des villes, qu'on considérait comme sécurisées sont aussi attaquées", poursuit M. Mutanga.
Selon lui, les insurgés se rabattent désormais sur ces "cibles faciles", alors que l'offensive de l'armée nigériane tente toujours de venir à bout du groupe.
NRC a recensé 190 incidents sécuritaires à l'encontre de civils, uniquement pour le mois de juillet. C'est plus que pour les deux mois de mai et juin combinés.
Le 23 juillet, un attentat-suicide a fait trois morts et 17 blessés dans un camp du Borno, et une autre femme kamikaze a été abattu par les forces de sécurité alors qu'elle tentait de s'infiltrer dans un autre camp des environs.
"Cinq jours plus tard, le 28 juillet, cinq personnes ont été tuées et six blessés à Dikwa dans un quartier où sont réunies les personnes déplacées", regrette NRC, alors que Dikwa a été libérée par l'armée il y a plus d'un an.
"Ces camps devraient être des refuges, mais ce sont devenus des pièges", ajoute l'ONG norvégienne.
Le conflit de Boko Haram, particulièrement meurtrier dans la région du lac Tchad, a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis que le groupe extrémiste a pris les armes en 2009.
Selon l'ONU, près de deux millions de personnes souffrent de malnutrition aiguë et 6,9 millions ont besoin d'une assistance humanitaire dans le nord-est du Nigeria.
Avec AFP