M. Bouthier est accusé par les plaignantes de "traite d'êtres humains, harcèlement sexuel et violences verbales et morales", a déclaré à l'AFP Karima Salama, avocate de l'Association marocaine des droits des victimes, précisant que les faits présumés s'étaient produits entre 2018 et le début 2022.
"Une enquête est ouverte et nous faisons confiance à la justice", a précisé Me Salama lors d'une conférence de presse à Tanger (nord du Maroc), où étaient employées les quatre plaignantes marocaines, âgées de 26 à 28 ans, par le groupe Assu 2000 (rebaptisé Vilavi).
Trois d'entre elles ont témoigné vendredi devant les journalistes sous couvert de l'anonymat, leur identité protégée par un masque sanitaire et des lunettes noires.
Elles ont affirmé avoir été licenciées après avoir refusé de "céder au harcèlement et au chantage" de M. Bouthier "et de ses complices parmi les responsables" français et marocains de sa société à Tanger.
Ces jeunes femmes ont fait état de harcèlement sexuel répété, de chantage à l'emploi et d'intimidations, dans un climat de précarité sociale.
"Jacques Bouthier n'a aucune morale, ni éthique, il est persuadé qu'avec son pouvoir financier il peut tout se permettre en toute impunité", a dénoncé la présidente de l'association et avocate Aïcha Guellaa.
"Il y a des témoins, il y a des preuves tangibles, il y a des échanges sur WhatsApp, par mail", a ajouté Me Guellaa.
Les plaintes ont été déposées auprès du procureur général à Tanger.
Agé de 75 ans, M. Bouthier, l'une des grandes fortunes de France, a été mis en examen le 21 mai à Paris à l'issue d'une enquête préliminaire ouverte mi-mars avec cinq autres personnes, notamment pour traite des êtres humains et viols sur mineure.
L'ex-chef d'entreprise est aussi poursuivi pour association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d'enlèvement et séquestration en bande organisée et détention d'images pédopornographiques.