"Acceptons que nous avons un problème ethnique", Ismail Diallo

Des campements Peulh détruits par les Koglweogo dans le Centre-Nord du Burkina, 3 janvier 2019.

Les dernières violences intercommunautaires qui ont endeuillé le Centre-Nord du Burkina rappellent que les Burkinabès ont vécu entre communautés et ethnies "juxtaposés", depuis l’avènement de l’indépendance.

Ismail Diallo, défenseur burkinabés des droits l’homme a jeté le pavée dans la marre. Il critique fortement l’approche des autorités d’Ouagadougou pour contenir les violences intercommunautaires survenues dans le Centre-Nord du pays à Yirgou. "Il faudrait d’abord que nous acceptions que nous avons un problème ethnique avant de pouvoir l’examiner et le résoudre", a déclaré M. Diallo.

D’après ce défenseur, ces différends ethniques ont été toujours quelque chose de latent et datent de quelques décennies. "Nous devons toute honte bue regarder les choses en face et acceptez que nous ne sommes pas une exception sur les questions ethniques", regrettant que beaucoup de Burkinabès refusent de le reconnaître.

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Ismail Diallo joint par Eric Manirakiza

Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré s’est rendu samedi à Yirgou pour tenter d’apaiser les esprits. Son passage a provoqué des remous. M.Diallo tacle les propos du président Kaboré qui a voulu privilégier l’entente et la réconciliation.

"Nous ne pouvons pas aller à une réconciliation quelconque si nous ne passons pas par la justice". "Il a été reçu par une milice armée qui n’est pas une structure de l’appareil étatique", s’est étonné M. Diallo.

Le dernier bilan officiel des victimes des tueries de Yirgou dans le centre-nord du Burkina est de 46 morts, essentiellement des peulhs.

VOA Afrique, Eric Manirakiza