Selon des témoins interrogés par les médias locaux, une centaine de soldats en uniforme et armés de matraques et de cravaches s'en sont pris à des policiers dans une gare routière mardi soir.
Ces violences auraient éclaté après que des policiers aient crevé, avec des clous, les pneus d'un véhicule militaire à la suite d'une infraction à la circulation.
"Nous tenons à condamner formellement cet incident et assurer la nation qu'une équipe conjointe a été mise en place" pour faire la lumière sur ce qui s'est passé, ont déclaré la police et l'armée dans un communiqué conjoint.
"Nous voulons aussi réaffirmer que les forces de sécurité restent unies en dépit de cet incident", ont-elles ajouté dans ce texte lu par la porte-parole de la police Charity Charamba, qui a refusé de répondre à des questions de la presse.
Selon un témoin interrogé par le journal indépendant Daily News, des militaires ont "frappé sans pitié des policiers".
Une petite formation de l'opposition, le Parti démocratique du peuple, a estimé que ces violences étaient le "signe dangereux de ce qu'était devenue" la société zimbabwéenne.
Les militaires et la police jouent un rôle clé pour étouffer toute dissidence au Zimbabwe, tenu d'une main de fer par Robert Mugabe, au pouvoir depuis l'indépendance de 1980.
Ce dernier compte se présenter à la présidentielle de 2018 en dépit de son âge, 93 ans.
Le pays est englué depuis le début des années 2000 dans une crise économique, qui se traduit notamment par un manque de liquidités. Au quotidien, les Zimbabwéens doivent faire la queue pendant des heures devant les banques pour retirer au maximum 20 dollars par jour.
Des incidents ont régulièrement lieu entre policiers et civils. Des automobilistes ont posté sur internet des vidéos montrant des policiers réclamer des pots-de-vin.
Dans une autre vidéo, mise en ligne l'an dernier, on voit également un policier s'en prendre verbalement à un officier de l'armée de l'air à un contrôle routier.
Avec AFP