La décision américaine "prolonge l'incertitude du marché" sur l'acier selon l'UE

A woman wears a protective face mask during food distribution, as South Africa starts to relax some aspects of a stringent nationwide coronavirus disease (COVID-19) lockdown, in Diepsloot near Johannesburg.

La Commission européenne a jugé que les Etats-Unis ne faisaient que prolonger "l'incertitude du marché" avec l'extension de dernière minute de la période d'exemption provisoire des droits de douanes sur les importations d'acier et d'aluminium pour l'UE et d'autres.

"La décision américaine prolonge l'incertitude du marché, qui affecte déjà les décisions commerciales", a réagi l'exécutif européen dans un communiqué, répétant que "l'UE devrait être totalement et définitivement exemptée de ces mesures, car elles ne peuvent être justifiées par des raisons de sécurité nationale".

La Maison Blanche a consenti lundi soir à prolonger jusqu'au 1er juin la période d'exemption provisoire des droits de douanes sur les importations d'acier et d'aluminium du Canada, du Mexique et de l'Union européenne, qui devait s'achever le 1er mai.

>> Lire aussi : Trump félicite Merkel mais ne lâche rien, de l'Iran au commerce

"L'administration (Trump) a prolongé de 30 jours les négociations" avec ces trois partenaires, a-t-elle indiqué dans un communiqué lundi soir, tout en soulignant que Washington resterait au cours des négociations "focalisée" sur la préservation de la sécurité nationale des Etats-Unis.

Le président américain Donald Trump avait promulgué le 8 mars des tarifs de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium tout en exemptant immédiatement le Canada et le Mexique. Fin mars, il avait également exempté provisoirement l'UE.

"La surcapacité dans les secteurs de l'acier et de l'aluminium ne provient pas de l'UE", a souligné mardi la Commission européenne dans son communiqué de réaction, estimant qu'"au contraire, au cours des derniers mois, l'UE s'est engagée à tous les niveaux possibles avec les Etats-Unis et d'autres partenaires pour trouver une solution à ce problème".

>> Lire aussi : La réponse de Macron à "l'Amérique d'abord"

Si elle "disposée à discuter des questions actuelles d'accès au marché présentant un intérêt pour les deux parties", l'UE a aussi posé des limites. "En tant que partenaire et ami de longue date des Etats-Unis, nous ne négocierons pas sous la menace", a déclaré la Commission.

La commissaire européenne chargée du Commerce, Cecilia Malmström, va poursuivre ses contacts avec les responsables américains, a précisé l'exécutif européen.

Avec AFP