Emmanuel Nshimirimana, représentant dans la province de Muramvya (ouest) de Paroles et actions pour le réveil des consciences et l'évolution des mentalités (Parcem), une organisation militant notamment pour la bonne gouvernance, et deux de ses collaborateurs locaux, Aimé Constant Gatore et Marius Nizigiyimana, avaient été condamnés en mars 2018.
Selon Parcem, la justice leur reprochait d'avoir voulu organiser un atelier national sur la violation des droits de l'homme uniquement sur la base de témoignages de militants de partis d'opposition, en omettant ceux qui appartiennent au parti au pouvoir.
Lire aussi : Le Burundi exige un sommet régional sur le "conflit" avec son "ennemi" rwandaisJeudi, le président de Parcem, Faustin Ndikumana, a indiqué que les trois hommes avaient été acquittés en appel, Le verdict a été annoncé par des juges qui siégeaient dans une autre affaire et en l'absence des accusés, arrêtés en juin 2017.
"Le plus important, c'est que la justice a reconnu que nos collègues sont totalement innocents", s'est réjoui M. Ndikumana. "Les démarches administratives sont en cours pour qu'ils retrouvent la liberté".
"Nous demandons que tous les Burundais qui sont en prison pour leurs opinions soient libérés, surtout ceux de la société civile", a appelé l'activiste burundais.
L'acquittement été confirmé à l'AFP par une source judiciaire à Bujumbura, qui ne s'est pas exprimée sur ce qui a motivé cette décision.
Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé. Il avait été réélu en juillet de la même année.
Lire aussi : L'armée burundaise opposée au rapatriement de 1.000 soldats de SomalieLa crise a poussé à l'exil les leaders d'opposition, les grandes figures de la société civile et une centaine de journalistes indépendants. Depuis, les radios et ONG locales sont soumises à de fortes pressions et leur personnel souvent harcelé.
Les violences qui ont accompagné la crise ont fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.