Acte de naissance d'Ali Bongo : une plainte pour "faux" classée sans suite en France

Le président français Francois Hollande reçoit le président du Gabon Ali Bongo Ondimba à l'Elysée le 5 juillet 2012. (REUTERS/Mal Langsdon)

La plainte, déposée en janvier contre X pour "faux et usage de faux" par Onaida Maisha Bongo Ondimba, fille du défunt président Omar Bongo, a été classée sans suite le 19 février.

Une plainte pour "faux" sur l'acte de naissance du président du Gabon Ali Bongo Ondimba, déposée en France par sa demi-soeur et l'une des héritières de l'ex-chef de l'Etat Omar Bongo Ondimba, a été classée sans suite, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

La plainte, déposée en janvier contre X pour "faux et usage de faux" par Onaida Maisha Bongo Ondimba, 25 ans, fille du défunt président et l'une de ses 54 héritiers déclarés, a été classée sans suite le 19 février par le parquet de Nantes (ouest), a annoncé à l'AFP Eric Moutet, l'avocat de la jeune femme.

La procureure de Nantes, Brigitte Lamy, a confirmé à l'AFP le classement de cette plainte, estimant que sa juridiction n'était pas compétente, "aucun acte n'ayant été commis à Nantes", a-t-elle expliqué.

Mme Onaida avait été autorisée par la justice le 12 novembre à consulter l'extrait de l'acte de naissance complet de son demi-frère, dans le cadre du conflit de succession autour de l'héritage de l'ancien président gabonais, décédé en 2009, un document au coeur d'une vive controverse à Libreville.

Les détracteurs de l'actuel chef de l'Etat Ali Bongo l'accusent d'avoir menti sur ses origines, ce qui pourrait l'empêcher de briguer un nouveau mandat lors de l'élection présidentielle qui devrait se tenir entre août et octobre. Dans une allocution publique lundi, Ali Bongo s'est déclaré officiellement candidat.

L'acte de naissance, qui figure dans les archives du service central d'état civil du ministère des Affaires étrangères, à Nantes, confirme la version officielle, à savoir qu'Ali Bongo est né le 9 février 1959 à Brazzaville, capitale de l'ancienne Afrique équatoriale française (AEF), qui comprenait tout ou partie du Gabon, du Congo, du Tchad et de la République centrafricaine.

"Nous sommes absolument convaincus de l'existence de faux", a insisté Me Moutet, citant trois actes de naissance du président gabonais connus à ce jour, qui "recèlent de nombreuses incohérences et aberrations" selon lui.

"Si celui qui est à Nantes est un faux, le lieu de commission des faits est Nantes, je considère donc qu'elle est compétente", a-t-il ajouté, annonçant qu'il allait déposer "dès la semaine prochaine" une plainte avec constitution de partie civile, ce qui entraînera la saisine d'un juge d'instruction.

"Une véritable enquête indépendante va maintenant pouvoir être mise en place", a estimé de son côté Chantal Myboto, la mère de la plaignante et ancienne compagne d'Omar Bongo, dans un communiqué transmis à l'AFP.

AFP