Au moins 19 morts dans un attentat-suicide à Kaboul

Des policiers à la Cour Suprême de Kaboul, le 7 février 2017.

Un attentat-suicide a de nouveau visé des fonctionnaires afghans mardi à Kaboul faisant au moins 19 morts parmi les employés de la Cour suprême, fauchés à l'heure de sortie des bureaux.

Selon un bilan provisoire du ministère de la Santé, 41 personnes ont été blessées dont au moins un enfant, sans doute gardé à la crèche de la Cour.

"Le kamikaze s'est avancé à pied et a déclenché sa charge sur le parking" dans l'enceinte de la Cour suprême, à l'heure où les employés allaient embarquer à bord des bus qui les raccompagnent, a précisé à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Najibullah Danish.

La déflagration a suscité des scènes de panique aux abords de l'enceinte, dont les accès ont été aussitôt barrés par les forces de police. La Cour est située non loin de l'ambassade des Etats-Unis.

"J'étais à l'intérieur avec mon père pour une démarche officielle. Nous nous dirigions vers le parking quand on a entendu une très forte explosion, mon père est mort maintenant, comment vais-je faire sans lui?", pleure un homme, le visage et les mains en sang, dont le témoignage a été diffusé en direct par la télévision locale Tolo News.

L'attentat, survenu peu avant 16h00 locales (12H30 GMT, bien 12H30), n'avait pas été revendiqué en fin de journée.

Plusieurs ambulances et véhicules de pompiers ont été déployés sur place, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le dernier attentat d'ampleur à Kaboul, le 10 janvier, avait visé une annexe du Parlement également à l'heure de sortie des bureaux, faisant 38 morts et quelque 80 blessés.

La Cour Suprême à Kaboul avait par ailleurs été déjà ciblée une première fois en juin 2013 par un attentat qui avait fait 15 morts et une quarantaine de blessés: la bombe de forte puissance avait explosé à la même heure, 16H00, dans l'entrée du bâtiment.

Les talibans avaient alors revendiqué l'opération et menacé d'autres attentats à venir si la Cour continuait de condamner à mort leurs combattants.

En 2016, l'Onu a enregistré le pire bilan pour les civils en Afghanistan depuis qu'elle a commencé de les comptabiliser en 2009, soit 11.500 morts et blessés.

Parmi eux, près de 2.000 personnes ont été touchées par des attentats indiscriminés contre la population, dont 398 ont été tuées. Ceci constitue là encore un record depuis 2009, en augmentation de 7% comparé à 2015.

Pour la Mission des Nations unies d'assistance à l'Afghanistan (Manua), les mouvements insurgés, dont les talibans et le groupe Etat islamique, sont responsables de plus de 60% des victimes - ce que les Talibans contestent.

Avec AFP