D'après le gouverneur de la province Asadullah Omarkhail, de nombreux talibans ont été tués dans ce bombardement, dans lequel au moins un civil a péri et six autres ont été blessés.
Un villageois du district de Char Dara, où l'attaque aérienne a eu lieu, a de son côté fait état à l'AFP de onze civils tués. "Les talibans ont ordonné aux villageois d'aller sur le site du bombardement et d'enlever les corps des talibans tués, ainsi que leurs blessés. Il y avait seize morts, dont onze civils", a-t-il déclaré.
Pour Khosh Mohammad, un membre du conseil provincial, le bilan est de 13 civils tués, dont des femmes et des enfants, et 13 blessés. "Les gens, par peur, ont abandonné leurs maisons, mais certains sont restés pour les protéger", a-t-il raconté à l'AFP.
Les circonstances du bombardement, dont on ne sait pas s'il est le fait de l'armée afghane ou des forces américaines, ni s'il s'est produit vendredi ou samedi dernier, sont encore très floues.
Selon le général Zmarai Faizy, qui commande l'armée afghane à Kunduz, les villageois de Char Dara avaient été prévenus de l'opération et il leur avait été demandé d'évacuer leurs maisons.
"Les talibans ont forcé les villageois à dégager les dépouilles de leurs combattants des gravats. Peut-être ont-ils tué les civils et maintenant ils rendent les forces afghanes responsables", a-t-il avancé.
L'Otan "prend au sérieux toutes les allégations de victimes civiles", a twitté dimanche soir le capitaine Tom Gresback, porte-parole de la mission de l'Otan en Afghanistan, ajoutant qu'une enquête était en cours.
La question des victimes civiles de bombardements, très sensible en Afghanistan, se pose avec toujours plus d'acuité alors que les Etats-Unis ont intensifié leurs opérations aériennes. L'armée de l'air afghane, certes de taille encore modeste, conduit aussi les siennes.
Les avions et drones américains ont lancé 751 bombes et missiles sur les talibans et les membres de l'organisation de l'Etat islamique en septembre, soit 50% de plus qu'en août, un record depuis octobre 2010, selon des statistiques de l'armée américaine.
D'après un récent rapport onusien, 466 civils, aux deux tiers des femmes et des enfants, ont été tués ou blessés dans des bombardements aériens entre janvier et septembre, en hausse de 52% par rapport à la même période en 2016.
Avec AFP