"Au 15 mai, les services de sécurité afghans n'étaient pas parvenus à accroître leur contrôle sur les districts, la population et le territoire de l'Afghanistan comparé au trimestre précédent", indique le rapport de l'Inspecteur général pour la reconstruction de l'Afghanistan (Sigar).
Sur les 407 districts administratifs que compte le pays, le gouvernement afghans en contrôle 229, soit 56,3% du territoire. Ces chiffres sont inchangés par rapport au trimestre précédent mais en léger retrait par rapport au territoire contrôlé par le gouvernement un an plus tôt (57%).
Toutefois, sur la même période, le contrôle géographique des talibans et autres groupes islamistes a reculé pour la première fois depuis deux ans: les insurgés contrôlaient 56 districts, soit 13,8% du territoire.
C'est trois districts de moins qu'au trimestre précédent mais un point de pourcentage de plus que l'an dernier.
Par ailleurs, l'inspecteur général, John Sopko, s'est dit d'accord avec un rapport du ministère américain de la Justice (DoJ) ayant conclu que le gouvernement afghan "échappe largement à la loi" et qu'il est "faible et dysfonctionnel".
Le Centre de Justice anti-corruption (ACJC), créé en mai 2016 par le président Ashraf Ghani pour juger les plus grosses affaires de corruption impliquant des personnalités de haut rang, civiles et militaires, "a montré son peu de capacité à fonctionner comme prévu", note-t-il dans ce rapport.
L'ACJC est supposé traiter des cas de pots-de-vins d'au moins cinq millions d'afghanis (environ 74.000 USD) ou des détournements supérieurs à 10 millions d'afghanis, mais ses enquêtes visent généralement du menu fretin. Le rapport cite notamment le cas d'un bureau de passeports d'Herat, où deux fonctionnaires ont été accusés d'avoir touché des bakchichs de 70 dollars au total.
Selon le DoJ, près de 40% des procureurs assignés aux cas de corruptions passés au détecteur de mensonge ont échoué.
Avec AFP