Afghanistan: les talibans revendiquent une attaque ayant tué un soldat américain

Soldats américains à un checkpoint de l'armée afghane, province de Wardak, Afghanistan, le 6 juin 2019.

Les talibans ont revendiqué lundi une attaque qui a coûté la vie à un militaire américain, en affirmant que les insurgés avaient aussi blessé plusieurs militaires américains et afghans.

Dans un communiqué à l'AFP sur la messagerie WhatsApp, le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid a affirmé que les talibans avaient "fait exploser un véhicule américain dans le district Char Dara de Kunduz" la nuit dernière.

Les forces américaines en Afghanistan ont annoncé lundi la mort d'un militaire américain "en action", sans donner plus de précisions.

Ce décès pourrait avoir de lourdes conséquences, alors que les Etats-Unis et les talibans discutent depuis plus d'un an d'un accord sur le retrait des forces américaines d'Afghanistan en échange de garanties sécuritaires des insurgés.

En septembre, le président américain Donald Trump avait stoppé ce dialogue, alors proche d'aboutir, après un attentat revendiqué par les insurgés à Kaboul qui avait fait douze morts, dont un soldat américain.

Les négociations, qui avaient ensuite repris, ont été à nouveau suspendues en décembre après une attaque talibane contre un hôpital proche de la base américaine de Bagram, au nord de Kaboul.

Au moins 20 soldats américains ont été tués en Afghanistan en 2019, ce qui fait de cette année la plus meurtrière pour l'armée des Etats-Unis depuis 2014, quand elle avait officiellement cessé de mener des missions de combat dans le pays.

Plus de 2.400 soldats américains ont péri en Afghanistan depuis qu'une coalition menée par les Etats-Unis a chassé les talibans du pouvoir fin 2001, peu après les attentats du 11 septembre.

L'attaque de Kunduz survient au lendemain de l'annonce des résultats préliminaires de l'élection présidentielle afghane du 28 septembre, qui a vu le président Ashraf Ghani remporter la majorité absolue.

Son principal adversaire, le chef de l'exécutif Abdullah Abdullah, a d'ores et déjà annoncé qu'il s'opposerait à la réélection de son rival.

Ashraf Ghani s'est souvent plaint d'être tenu à l'écart des négociations entre Américains et talibans, ceux-ci refusant de s'assoir à la même table que les autorités de Kaboul, qu'ils qualifient de "marionnettes" de Washington.

Avec AFP