Le processus de création de la grande communauté économique d’Afrique centrale n’enregistre pas de grands progrès. Au terme de trois jours d’assises à Yaoundé au Cameroun, les experts et les ministres en charge des questions d’économie et d’intégration de 11 pays d’Afrique Centrale et des pays des Grands Lacs, ont pu s’accorder uniquement sur quelques points.
Cela fait 7 ans déjà que la mise sur pied de la Communauté économique régionale de l'Afrique centrale a été annoncée. L’Afrique centrale peaufine encore sa stratégie pour aboutir à la création de la Communauté économique régionale. 4 principes devant conduire le plan, le cadre et le financement de la période de transition ont été arrêtés lors des assises de Yaoundé.
"Le temps n’est plus aux études, ce que nous demandons aux décideurs d’Afrique centrale c’est de prendre rapidement la décision de mettre en place une communauté d’Afrique centrale unique qui puisse aider la sous-région, aider les pays, aider les populations de ce que nous avons appelé la zone de libre échanges continentale nous devons tout mettre en œuvre pour véritablement mettre en place cette communauté économique d’Afrique centrale qui sera donc la solution de fusion des acquis de la Cemac, de la CEEAC, et de la CEPGL", explique Adama Ekberg Coulibaly, chef des initiatives sous-régionales à la commission économique pour l’Afrique, CEA. La CEPGL, c’est la communauté économique des pays des Grands Lacs avec comme états membres, le Burundi, la RDC et le Rwanda.
Pourtant inscrite à l’ordre du jour l’adhésion de ces trois pays au processus de mise en place de la Communauté économique régionale de l'Afrique centrale, n’a plus été examinée. Et ce n’est pas l’unique voix divergente.
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"On a encore des démarches concurrentielles qui tendent à croire qu’il y’a un problème ou des réticences", confie l’expert, Fabrice Ayina Ayissi directeur de cabinet du vice-président de la Cemac. Ce dernier plaide pour la, "mise en place d’une sortie de crise comme l’a suggérée la CEEAC, pour résoudre en interne les problèmes entre les trois communautés économiques de la sous-région que sont, la Cemac, la CEEAC et la CEPLG."
L’on note néanmoins quelques points de convergence à l’issue de la 6e réunion des ministres du comité de pilotage de la rationalisation des communautés économiques régionales en Afrique centrale. Notamment sur les écoles de formation communautaires passent de 7 à 4, ainsi que sur les questions monétaires et des marchés financiers.
Permettre aux six monnaies de circuler
"Les six gouverneurs de banques centrales et les responsables des marchés financiers se sont accordés sur les textes qui devront dorénavant régir les six monnaies en Afrique Centrale, à travers la création de la haute autorité monétaire d’Afrique centrale pour permettre aux six monnaies de circuler", rassure Patrice Libong Badjan, coordonnateur du secrétariat technique du comité de pilotage des communautés économiques régionales en Afrique centrale. Ce dernier précise qu’il s’agit, "d’un travail iminemment politique et technique, il faut prendre en compte tous les paramètres".
Les projets de convention d’un parlement communautaire, de création d’une cour de justice et des droits de l’homme ont été adoptés par le conseil des ministres. "Le choix des chefs d’états de rationaliser nos institutions communautaires vise à arrimer le processus d’intégration de la région aux objectifs poursuivis par l’union africaine", rappelle, Joseph Dion Nguté, premier ministre du Cameroun. "L’objectif ultime de la rationalisation des communautés économiques régionales de l’Afrique Centrale ajoute-il, est la mise en place d’une seule communauté économique de l’Afrique centrale pour optimiser l’architecture institutionnelle de notre sous-région marquée par une juxtaposition source d’inefficacité aux conséquences financières insoutenables pour les budgets de nos états."
Lire aussi : Au Cameroun, les législateurs de l'Afrique francophone dénoncent l'instabilité et l'influence étrangèreLes experts ont alerté sur le faible recouvrement des contributions et le montant élevé des arriérés pour financer le comité de pilotage de la rationalisation des communautés économiques régionales en Afrique centrale.