Les accusations de racisme fusent à l'approche des municipales en Afrique du Sud

Des militants du Congrès national africain chantent un slogan lors de la campagne du président Jacob Zuma dans un quartier de Pretoria, Afrique du sud, le 5 juillet 2016.

Le dirigeant noir du principal parti d'opposition sud-africain a accusé mardi la formation au pouvoir, le Congrès national africain (ANC) de l'ancien président Nelson Mandela, de jouer la carte raciale pendant la campagne pour les municipales du 3 août qui s'annoncent disputées.

Ce scrutin sera un test pour l'ANC, au pouvoir depuis la fin officielle du régime ségrégationniste en 1994, alors que l'économie sud-africaine se débat avec un taux de chômage record (26,7%) et que le chef de l'Etat, Jacob Zuma, est empêtré dans plusieurs scandales.

Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), compte profiter de ce contexte pour s'emparer de plusieurs municipalités clés, dont la capitale économique Johannesburg, la capitale politique Pretoria et la ville portuaire de Port Elizabeth (sud-est).

L'ANC "dit que si on est noir, on doit voter pour ce parti", a déclaré le leader noir de la DA, Mmusi Maimane, lors d'un meeting électoral à Johannesburg mardi.

"Je ne sais pas pour vous, mais ce n'est pas l'Afrique du Sud que nous voulons. Pour moi, cela s'apparente à du racisme", a-t-il estimé.

Lors d'un meeting ce week-end à Port Elizabeth (sud-est), le président Zuma avait affirmé que l'opposition avait la "même haine" que le gouvernement d'apartheid.

"Ils ne pensent pas que les Noirs peuvent diriger", a-t-il déclaré, alors que la DA est largement perçue comme un parti de la classe moyenne blanche.

Dans un communiqué mardi, l'ANC a aussi qualifié la DA de "parti blanc fondé sur l'idéologie de la suprématie raciale" et l'a accusée d'utiliser le nom de Nelson Mandela dans ses meetings électoraux et sur ses affiches.

Lundi, l'opposition a dévoilé un poster dans la municipalité de Tshwane, qui englobe Pretoria, avec le slogan "Honorer le rêve de Madiba. Votez DA". Madiba était le nom de clan de Nelson Mandela.

La DA a aussi utilisé dans un spot publicitaire la voix du premier président sud-africain noir démocratiquement élu, s'attirant les critiques de la famille Mandela.

La DA a affirmé mieux représenter l'héritage de Nelson Mandela, décédé en 2013, que l'ANC qu'il a dirigé.

"Quand l'ANC chutera, Madiba sera toujours debout, car Madiba était plus grand que l'ANC. Il était le père de cette nation", a déclaré Mmusi Maimane mardi, devant une banderole "Nous pouvons gagner".

Actuellement, la DA ne contrôle qu'une importante municipalité en Afrique du Sud, celle de la ville du Cap, la capitale parlementaire.

Avec AFP