Afrique du Sud : le chef de l'opposition ne "tolèrera pas de racisme" dans son parti

Le chef de l'Alliance démocratique, Mmusi Maimane, le 10 mai 2015 à Port Elizabeth, en Afrique du Sud. (AP Photo/Michael Sheehan)

Mmusi Maimane a annoncé que les membres de son parti devraient signer une charte les engageant à lutter contre le racisme, reconnaissant l'apartheid comme un régime "malfaisant".

Le chef du principal parti d'opposition sud-africain, Mmusi Maimane, a affirmé mardi qu'il ne "tolérerait pas" le racisme au sein de sa formation, affirmant que le pays était "déchiré" par un regain de tensions raciales, 22 ans après la fin de l'apartheid.

"Je ne tolèrerai pas de racisme dans le parti que je dirige", a lancé Mmusi Maimane, premier Noir élu à la tête du DA (Alliance Démocratique), il y a un an.

"Si vous êtes raciste et que vous songez à voter pour l'Alliance Démocratique, s'il vous plaît ne le faites pas. Nous ne sommes pas un parti pour vous", a-t-il poursuivi, au cours d'une réunion publique au musée de l'apartheid à Johannesburg.

Pendant son discours mardi, M. Maimane a annoncé que les membres de son parti devraient signer une charte les engageant à lutter contre le racisme.

Cette charte obligera les membres du parti à reconnaître que l'apartheid était un régime "malfaisant" et que son héritage est toujours présent dans la société inégalitaire sud-africaine d'aujourd'hui.

"Les membres qui violeront cette charte verront leur adhésion au parti immédiatement annulée", a assuré M. Maimane.

Une série de commentaires racistes ont ému les réseaux sociaux ces dernières semaines en Afrique du Sud, soulignant les divisions raciales toujours profondes dans ce pays marqué par des décennies d'apartheid.

Un message posté sur Facebook par Penny Sparrow, une membre du DA, qui comparait les Noirs à des singes avait particulièrement créé la polémique.

"Je sais que la majorité des Blancs ne pensent pas comme Penny Sparrow. Mais je sais aussi que pour un incident raciste qui fait la une des journaux et des tendances Twitter, il y en a des centaines qui passent inaperçus", a regretté Mmusi Maimane.

"Je sais qu'il y a des gens qui parlent comme s'ils vivaient encore dans les années 1970", a t-il ajouté.

Les élections municipales de 2016 qui se tiendront entre mai et août constitueront le premier grand test pour le nouveau leader du DA, une formation longtemps considérée comme un parti de Blancs.

Lors des élections générales de 2014, le DA a obtenu 22% des voix, son meilleur score jamais atteint, mais bien loin des 62% réunis par l'ANC de Jacob Zuma, au pouvoir.

Les efforts de M. Maimane pour séduire les électeurs noirs sont notamment minés par les scandales racistes impliquant des membres du DA, dont une députée qui avait partagé l'an dernier un commentaire saluant l'action du président P.W. Botha, en poste pendant l'apartheid.

AFP