"Ce ne serait pas dans l'intérêt de la justice que les accusés soient libérés sous caution", a annoncé le juge Jongilizwe Dumehleli après la lecture d'un jugement de plus de deux heures.
Les deux hommes vêtus de chemisettes claires sont restés impassibles, tête basse, après cette décision pendant que le public réuni dans la salle d'audience, où se trouvait notamment la victime, a applaudi le jugement.
Willem Oosthuizen, 28 ans et Theo Martins Jackson, 29 ans ont ensuite été reconduits dans leurs cellules où ils passeront Noël, la date de la prochaine audience étant fixée au 25 janvier 2017.
Ces deux fermiers Blancs sont accusés d'avoir enlevé et agressé Victor Mlotshwa, un ouvrier noir de 27 ans, en août dans une ferme près de la ville de Middelburg, dans la province sud-africaine du Mpumalanga (nord-est).
Les deux hommes ont été arrêtés en novembre à la suite de la diffusion d'une vidéo, apparemment filmée avec un téléphone portable par l'un des deux accusés.
Sur ce clip de 20 secondes, on voit l'un des accusés tenter de fermer un cercueil dans lequel est allongée la victime qui se débat. Les deux fermiers sont aussi accusés d'avoir menacé de brûler l'ouvrier vivant et de jeter un serpent dans le cercueil.
Dans un document remis au tribunal de Middelburg par leur avocat, les deux accusés affirment ne pas être racistes et expliquent avoir voulu "donner une leçon" à Victor Mlotshwa, qui était entré sur une propriété privée.
Ils l'ont également soupçonné d'avoir volé des câbles de cuivre.
Dans son jugement, le magistrat a toutefois affirmé jeudi que les deux fermiers avaient traité leur victime de "kaffir", une insulte raciste extrêmement péjorative.
Vingt-deux ans après la chute officielle du régime d'apartheid, les tensions raciales restent vives en Afrique du Sud, où les inégalités entre la majorité noire et la minorité blanche restent énormes.
Avec AFP