Le Congrès national africain (ANC) se réunit en urgence jeudi en Afrique du Sud, au lendemain de la remise d'un rapport ouvrant la voie à une procédure de destitution du chef de l'Etat et président du parti au pouvoir, Cyril Ramaphosa.
Le tout-puissant Comité exécutif national à la tête du parti "se réunit aujourd'hui à 19H00" (17H00 GMT), a déclaré à l'AFP un haut responsable de l'ANC, précisant que les discussions porteront sur le scandale de Phala Phala.
Depuis des mois, M. Ramaphosa est gêné par une sombre affaire de cambriolage datant de 2020 dans une de ses luxueuses propriétés nommée Phala Phala (nord-est), impliquant de mystérieuses sommes d'argent en liquide retrouvées dissimulées dans du mobilier. Le chef d'Etat est accusé de n'avoir signalé l'incident ni à la police, ni au fisc.
Mercredi, une commission indépendante désignée par le Parlement a rendu un rapport concluant que "le président a pu commettre" des violations et des fautes dans le cadre de cette affaire qui a éclaté en amont d'une échéance électorale cruciale pour l'avenir politique du président.
La veille des primaires
L'ANC se réunit en effet du 16 au 20 décembre pour désigner son prochain leader. Celui ou celle qui émergera vainqueur deviendra chef de l'Etat à l'issue des élections générales de 2024, si toutefois l'ANC, confronté à un désamour grandissant, remporte le scrutin.
Cyril Ramaphosa, qui a par ailleurs annulé une séance de questions prévue au Parlement dans la journée, nie toutes les accusations.
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Le Parlement se réunit en séance extraordinaire mardi pour examiner les recommandations du rapport qu'il n'est pas tenu de suivre mais qui pourraient le mener à ouvrir un processus en vue d'un vote pour destituer le chef de l'Etat.
Cette procédure, si elle était enclenchée, n'aurait toutefois que peu de chances d'aboutir, l'ANC de Cyril Ramaphosa détenant au Parlement une confortable majorité.
Enquête pénale des Hawks
Cyril Ramaphosa fait également l'objet d'une enquête pénale de l'unité d'élite de la police sud-africaine, les Hawks.
L'affaire ternit l'image du chef de l'Etat, attendu sur le front de la corruption qu'il a juré d'éradiquer.
La présidence a appelé à une "lecture attentive et une considération appropriée" du rapport de la commission "dans l'intérêt de la stabilité du gouvernement et du pays".