Le parti de centre libéral a annoncé que Renaldo Gouws, 41 ans, qui a prêté serment comme député la semaine dernière à l'issue des récentes législatives, allait être convoqué à une audience disciplinaire interne. "La DA a établi que la vidéo, dans laquelle Renaldo Gouws utilise un langage exécrable, est authentique, et non pas fausse comme on l'a d'abord soupçonné", a déclaré le parti, qui l'a suspendu "avec effet immédiat".
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L'affaire intervient à un moment politique délicat. La semaine dernière, la DA a trouvé un accord de gouvernement avec le Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis trente ans mais qui a perdu pour la première fois sa majorité absolue au Parlement. Et la DA a bien du mal à se défaire de l'image d'un parti défendant les intérêts des citoyens blancs (moins de 8% de la population), en dépit d'un score de 22% aux législatives.
Sa participation à un gouvernement de coalition contrarie une fraction de l'ANC, qui a libéré le pays des griffes de l'apartheid raciste, comme l'opposition de gauche qui a dénoncé une "alliance impie menée par les Blancs". La Commission des droits humains a annoncé jeudi des poursuites contre le "discours de haine" de M. Gouws, estimant qu'en tant que député, "ses actions présumées ont encore plus de poids et de responsabilité".
Dans la vidéo, qui daterait de 2010, il appelle notamment à tuer les "kaffir", terme raciste jugé le plus offensant en Afrique du Sud, au sujet d'un chant controversé et bien connu de la lutte contre l'apartheid qui appelle à "tuer les Boers".
Cette semaine, M. Gouws a présenté des excuses "sans réserve" pour un autre enregistrement vidéo dans lequel il affirme que les Sud-Africains blancs subissent un apartheid à l'envers. "Je réfute toute accusation de racisme (...) Je vois cependant comment mon message a été déformé dans la manière dont je l'ai délivré et j'assume l'entière responsabilité de mes actions à une époque où j'étais jeune et immature", a-t-il écrit sur le réseau social X.