Afrique du Sud: une juge blanche suspendue après des commentaires racistes

Un procès en Afrique du Sud

Une juge sud-africaine blanche a été mise en "congé spécial" par le ministère de la Justice après avoir suggéré sur internet que le viol était partie intégrante de la culture noire, créant l'indignation dans un pays encore déchiré par les tensions raciales.

"Le ministre de la Justice Michael Masutha a approuvé la mise en congé spécial de la juge Mabel Jansen" en attendant l'étude d'une plainte transmise par la Commission des Services juridiques", indique le communiqué du ministère, suivant une demande de la Cour du Gauteng, la province où elle exerce.

"Dans leur culture, une femme est là pour leur donner du plaisir. Point final", avait écrit Mabel Jansen dans une conversation Facebook privée, il y a un an, mais rendue publique dimanche.

"C'est vu comme un droit absolu et le consentement d'une femme n'est pas requis", avait-elle ajouté, déclenchant une vague d'indignation en Afrique du Sud, où les tensions raciales restent vives, 22 ans après la fin de l'apartheid.

La décision de sa suspension est liée "aux commentaires qui lui ont été attribués sur les réseaux sociaux et qui ont causé l'indignation d'une partie de l'opinion publique", poursuit le communiqué du Ministère.

La juge s'est défendue en affirmant que ses propos avaient été sortis de leur contexte. "Ce que j'ai dit de façon confidentielle à quelqu'un que je tentais d'aider a été sorti de son contexte et faisait référence à des affaires spécifiques", a-t-elle déclaré lundi au journal Business Day.

Selon les statistiques officielles, 43.195 viols ont été commis en Afrique du Sud entre avril 2014 et mars 2015, soit 119 par jour mais ce chiffre est loin de refléter la réalité, la plupart des victimes ne se rendant pas à la police.

Les commentaires racistes provoquent régulièrement l'émoi sur les réseaux sociaux en Afrique du Sud, soulignant les divisions raciales toujours profondes dans ce pays marqué par des décennies d'apartheid.

Avec AFP