Le procès dans cette affaire de pots-de-vins vieille de plus de vingt ans, qui implique aussi le groupe français Thales, reprendra mardi 10 août "en audience publique" au tribunal de Pietermaritzburg, la capitale de la province du Zwazulu-Natal (est), a déclaré le juge Piet Koen.
Le mois dernier, M. Zuma, 79 ans, avait comparu depuis sa prison d'Estcourt, à une centaine de km, lors d'une courte audience virtuelle, afin d'éviter de nouvelles violences.
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C'est en effet l'annonce de son incarcération --pour avoir refusé systématiquement de comparaître devant une commission qui enquête sur la corruption sous sa présidence-- qui avait déclenché les premières violences ayant dégénéré en émeutes et pillages à grande échelle dans le pays à la mi-juillet
Ses avocats avaient plaidé que la virtualité des audiences privait leur client de ses droits constitutionnels, notamment celui de pouvoir consulter son équipe de défense. Ils avaient ainsi demandé un report pour que l'audience puisse se dérouler en "présentiel".
Après de multiples reports et rebondissements, s'étalant désormais sur des décennies, M. Zuma doit répondre de seize chefs d'accusation de fraude, corruption et racket liés à l'achat, en 1999, de matériel militaire auprès de cinq sociétés d'armement européennes, alors qu'il était vice-président.
Il est accusé d'avoir empoché plus de quatre millions de rands (soit 235.000 euros au taux actuel), notamment de Thales qui était une des entreprises attributaires du juteux contrat d'une valeur globale d'environ 2,8 milliards d'euros.
Le géant français de la défense est également poursuivi pour corruption et blanchiment. M. Zuma, comme Thales, ont toujours nié ces accusations.