Ultra-dépendante du charbon (90%) pour son approvisionnement en électricité, la première économie industrialisée du continent envisage de relancer son programme nucléaire civil avec un méga-contrat, estimé à quelque 73 milliards de dollars selon le projet élaboré en 2010 .
Mais en quelques jours, deux grandes agences de notation financière internationales, Fitch et Standard & Poor's, ont abaissé sa note souveraine en catégorie spéculative, sanctionnant un vaste remaniement ministériel controversé qui a coûté son poste au respecté ministre des Finances, Pravin Gordhan.
Deux journaux parus dimanche ont cité un document confidentiel selon lequel la société nationale d'électricité Eskom allait lancer en juin des appels d'offre pour quatre centrales d'une capacité totale de 9.600 megawatts. Le candidat retenu serait nommé en mars 2018, selon City Press et le Sunday Times.
Mais le responsable économique de l'ANC, Enoch Godongwana, a déclaré à des journalistes que "les conditions avaient changé. C'était avant que nous ayons été placés en catégorie spéculative".
"Nous allons très certainement devoir revoir nos schémas de dépense à la lumière du statut spéculatif", a-t-il ajouté.
"Si nous optons pour le nucléaire, nous devons agir dans une limite et à un rythme que nous pouvons nous permettre", a-t-il dit.
M. Godongwana a aussi estimé possible que l'économie sud-africaine connaisse une récession.
Peu après sa nomination, le nouveau ministre des Finances Malusi Gigaba avait déclaré que le pays poursuivrait son programme nucléaire mais "à un rythme et à une échelle que le fisc peut se permettre", ajoutant que son financement restait à finaliser.
L'Afrique du Sud est le seul pays du continent doté d'une capacité nucléaire civile avec deux réacteurs en service depuis une trentaine d'années.
Avec AFP