Le procès de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI), ne doit pas "diviser davantage" les Ivoiriens, a souhaité samedi le Chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara.
"J'en appelle à la sérénité, au bon sens de tous nos concitoyens, à faire en sorte que ces procès ne divisent pas davantage nos concitoyens maintenant que nous savons que les choses avancent bien, que la cohésion sociale se renforce", a déclaré M. Ouattara à son retour de Paris où il a rencontré le président français François Hollande.
L'adversaire de M. Ouattara lors de la présidentielle de 2010, Laurent Gbagbo, et le chef de milice Charles Blé Goudé comparaissent actuellement devant la CPI pour leur rôle présumé dans la crise post-électorale qui avait fait plus de 3.000 morts en 5 mois. Mais aucun membre du camp Ouattara n'a encore été inquiété par la Cour.
C'est "un moment qui ne sera pas facile. J'en appelle au sang froid des uns et des autres et faire en sorte que pendant que ces procès se tiennent la Côte d'Ivoire continue de travailler pour la cohésion nationale", a insisté M. Ouattara.
"Ce sont des moments, je sais, douloureux et difficiles pour notre pays mais je tiens à dire à nos concitoyens qu'il faut que justice se fasse", a-t-il indiqué.
"Nous aurons également des procès en Côte d'Ivoire pour d'autres personnes qui ont participé à cette crise post-électorale. La Côte d'Ivoire veut résolument s'engager et renforcer l'Etat de droit et cela veut dire que ces procès iront jusqu'au bout, que ce soit à La Haye ou en Côte d'Ivoire", a-t-il assuré.
Le président ivoirien a affirmé jeudi à Paris qu'il "n'enverrait plus d'Ivoiriens" à la CPI, estimant que son pays avait désormais une "justice opérationnelle".
Alassane Ouattara avait déjà refusé de livrer à la CPI Simone Gbagbo, épouse de Laurent, malgré plusieurs requêtes de la Cour. Jugée en mars 2015 à Abidjan, l'ancienne Première dame a écopé de 20 ans de prison.
Des membres de l'opposition accusent Alassane Ouattara de ne pas avoir livré Simone Gbagbo afin de pouvoir refuser par la suite l'extradition à La Haye de ses partisans.
AFP