Le quotidien a interrogé les ministères des Finances des 16 Etats régionaux, chargés d'administrer les migrants, et selon lesquels les dépenses liées à leur accueil (logement, nourriture, école...) devraient atteindre au total 16,52 milliards d'euros l'an prochain, soit deux fois plus que cette année.
Seule la ville de Brême (nord), qui a le statut d'un Land, n'a pas donné ses prévisions, précise Die Welt.
En novembre, une étude livrée par les "Sages", un panel d'économistes influents qui conseillent le gouvernement allemand, tablait jusqu'à 14,3 milliards d'euros d'argent public pour l'accueil et l'intégration des réfugiés en 2016.
Selon Die Welt, la Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), la Bavière (sud-est) et le Bade-Wurtemberg (sud-ouest) devraient faire face aux dépenses les plus importantes.
La Rhénanie du Nord prévoit ainsi de débourser 4 milliards pour les réfugiés, contre 3,31 milliards pour la puissante et riche Bavière qui, de par sa situation géographique limitrophe avec l'Autriche, gère quasiment tout l'afflux de réfugiés lors de leur entrée en Allemagne.
Son voisin, le Bade-Wurtemberg, prévoit de dépenser 2,25 milliards. A l'autre bout du spectre, le petit Etat de Sarre (ouest) a budgété une centaine de millions d'euros.
Selon Die Welt, ces estimations seront sans doute trop basses, les Länder les ayant calculées sur la base du chiffre de 800.000 migrants attendus en Allemagne en 2015 : or, ce chiffre a d'ores et déjà été dépassé, et l'Allemagne devrait enregistrer plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015, un nombre cinq fois supérieur à celui de l'an dernier.
Dans la plupart des cas, l'aide apportée par le gouvernement fédéral ne couvrira qu'un quart de ces dépenses, souligne Die Welt, alors que Berlin a débloqué pour 2016 des fonds supplémentaires pour les Länder à hauteur de 670 euros par réfugié et par mois.
Au total, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a budgété pour le moment des dépenses de l'ordre de 8 milliards d'euros pour 2016.
Avec AFP