L'Amisom enquête sur un incident qui aurait coûté la vie à 14 civils en Somalie

Le général de brigade Anthony Ngere, à gauche, de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) discute avec ses officiers supérieurs au quartier général secteur de l’Amison dans la ville de Dhobley, Somalie, 30 septembre 2012. EPA / UA-ONU IST PHOT

La force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) a annoncé avoir ouvert une enquête sur un incident impliquant des soldats de son contingent éthiopien, accusés d'avoir tué dimanche au moins 14 civils dans un village du sud du pays.

"L'Amisom a reçu des informations selon lesquelles des civils auraient été tués pendant un affrontement entre ses troupes et les (islamistes) shebab à Wardinle, dans la région de Bay", a-t-elle indiqué lundi soir sur son compte twitter.

"L'Amisom prend très au sérieux ces informations et a commencé à enquêter. Les conclusions de cette enquête seront rendues publiques, en coopération avec le gouvernement fédéral somalien", a-t-elle précisé.

L'incident s'est produit dimanche à environ 30 kilomètres à l'ouest de la ville de Baidoa. Les officiels somaliens et témoins s'accordent sur le bilan de 14 morts, mais pas sur les circonstances.

"Quatorze personnes, dont des chefs traditionnels et des civils ont été tués après des affrontements entre les shebab et les troupes du gouvernement somalien et de l'Amisom", a déclaré le député Ibrahim Isak Yarow à la presse locale.

"Il y avait un rassemblement pour la prière quand un combattant shebab a commencé à tirer dans la zone, déclenchant une confrontation qui a causé d'importantes pertes parmi les civils", a-t-il affirmé.

Mais des témoins interrogés par l'AFP ont nié qu'il y ait eu des combats entre l'Amisom et les shebab.

"Les forces éthiopiennes sont arrivées à Wardinle et ont ciblé une maison où des enseignants coraniques et d'autres civils se trouvaient. Il y avait un rassemblement religieux et les gens priaient pour un malade", a rapporté un habitant, Mohamed Moalim Ali.

"L'homme pour qui les gens s'étaient rassemblés a aussi été tué. Il a été blessé et est ensuite décédé de ses blessures", a-t-il ajouté.

Adan Isak, un autre habitant, a déclaré que les villageois avaient été traumatisés. "C'est une tragédie choquante", a-t-il estimé.

"Les soldats éthiopiens ont ouvert le feu au hasard sur les civils, la plupart âgés et de respectables hommes de foi. Ils s'étaient réunis pour prier et souhaiter un prompt rétablissement à un vieil homme blessé, mais 14 d'entre eux sont morts sur place et six autres ont été blessés", a-t-il assuré.

L'Amisom est déployée depuis 2007 en Somalie, où ses quelque 22.000 soldats soutiennent le fragile gouvernement somalien contre les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui ont juré sa perte.

Avec AFP