L'organisation internationale demande aux autorités de Conakry de veiller à ce que "personne d'autre ne perde la vie"
"Depuis le début de l'année, au moins 18 personnes sont mortes dans le contexte des manifestations, dont trois ont été tuées par des tirs d'armes à feu semblant provenir des forces de sécurité les 16, 23 et 30 octobre dans la capitale, Conakry", s'alarme dans un communiqué le bureau d'Amnesty pour l'Afrique de l'Ouest, dont le siège est à Dakar.
Alors que les enseignants sont régulièrement en grève, l'opposition politique a contesté les résultats des élections locales du 4 février, puis la mise en place des conseils municipaux, en organisant des manifestations et des journées "ville morte".
Ces manifestations "ont été marquées par une violence effroyable de tous les côtés, notamment un usage excessif de la force par les forces de sécurité", a déclaré François Patuel, chercheur pour l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International, cité dans le communiqué.
"Les autorités doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger le droit de réunion pacifique et veiller à ce qu'aucune autre personne ne perde la vie à cause de la violence de tous les côtés, notamment des excès meurtriers des forces de sécurité", affirme Amnesty, en réclamant des enquêtes sur les personnes soupçonnées de violences, "y compris celles occupant des fonctions de commandement".
Lire aussi : La justice internationale saisie après le massacre de six villageois en GuinéeL'ONG réclame également une "enquête approfondie, impartiale et efficace sur les allégations indiquant que (le chef de l'opposition) Cellou Dalein Diallo a été pris pour cible parce qu'il a critiqué ouvertement le gouvernement".
Selon l'opposant, une balle tirée par un policier a traversé sa voiture alors qu'il tentait de se rendre à une manifestation le 23 octobre. La police a démenti toute responsabilité.
L'organisation non gouvernementale affirme par ailleurs avoir "authentifié" des vidéos et des photos montrant "des membres des +bérets rouges+, une unité d'élite militaire", aux côtés de la police le 15 octobre.
"Le déploiement d'une unité militaire connue pour avoir commis des violations des droits humains risque d'aggraver encore la situation", estime l'ONG, alors que l'opposition promet de continuer à organiser des manifestations.
Lire aussi : Au moins un mort après une marche avortée de l'opposition en GuinéeL'opposition estime à 98 le nombre de manifestants tués depuis l'arrivée au pouvoir en 2010 du président Alpha Condé.
Avec AFP