Le parquet général de la République a confirmé à l'AFP avoir reçu une plainte de l'ex-parlementaire socialiste Ana Gomes. "Celle-ci a été transmise pour enquête" au département du ministère public chargé de la grande criminalité financière.
L'hebdomadaire Jornal Economico a rapporté vendredi que Mme Gomes avait transmis en novembre au parquet et aux autorités fiscales des "éléments" qui, selon elle, jettent le doute sur l'origine des fonds investis au Portugal par Isabel dos Santos.
Le mois dernier, un tribunal angolais a annoncé le gel des comptes bancaires et des actifs de la milliardaire, incarnation du népotisme reproché à son père, l'ex-président José Eduardo dos Santos, pendant ses trente-huit ans de règne sur le pays (1979-2017), ancienne colonie du Portugal.
Selon le parquet général angolais, Mme dos Santos et son mari d'origine congolaise, Sindika Dokolo, sont soupçonnés d'avoir détourné un milliard de dollars des groupes publics Sonangol (pétrole) et Sodiam (diamants) au profit de leurs affaires privées.
Nommée "première femme milliardaire d'Afrique" en 2013 par le magazine américain Forbes, Isabel dos Santos détient d'importants actifs au Portugal, dans les télécoms et dans le secteur financier.
La semaine dernière, la Banque du Portugal avait déjà fait savoir qu'elle s'intéresserait à tout "fait nouveau" que pourrait dévoiler la justice angolaise et qui serait susceptible de mettre en cause son éligibilité en tant qu'actionnaire de la banque EuroBic.