La justice angolaise a validé sans surprise la nomination de la fille du président José Eduardo dos Santos, Isabel, à la tête de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, contestée par l'opposition, a-t-on appris jeudi auprès des plaignants.
"Selon la décision de la Cour suprême rendue le 22 décembre, la nomination d'Isabel dos Santos par son père ne viole pas la loi sur la probité publique ni la Constitution angolaise", a déclaré à l'AFP leur porte-parole, David Mendes.
Au pouvoir depuis 1979, M. dos Santos avait nommé en juin sa fille aînée, 43 ans, à la tête de la Sonangol.
L'opposition a dénoncé cette décision assimilée à du "népotisme" et un collectif de juriste hostiles au chef de l'Etat demandé son annulation devant la Cour suprême.
Selon leur argumentaire, les agents publics et donc le chef de l'Etat n'ont pas le droit de nommer des membres de leurs familles.
"L'arrêt de la Cour suprême comporte de nombreuses lacunes et ne répond pas de façon satisfaisante aux questions que nous avons posées", a déploré M. Mendes, "nous allons donc faire appel de cette décision devant la Cour constitutionnelle".
Selon le magazine américain Forbes, Isabel dos Santos est la femme la plus riche d'Afrique et la huitième fortune du continent, avec un patrimoine estimé à 3,3 milliards de dollars.
Lors d'une rare conférence de presse en novembre, celle que les Angolais appellent la "princesse" avait défendu sa nomination à la tête de la Sonangol au nom de son expérience dans les affaires. "Mon CV parle de lui-même", avait-elle plaidé.
Mme Dos Santos possède des parts dans plusieurs compagnies en Angola et au Portugal, notamment dans la banque et la téléphonie mobile. Elle est accusée par ses détracteurs d'avoir fait fortune grâce à la protection de son père.
La Sonangol traverse une passe financière difficile, victime de la chute des cours de l'or noir engagée en 2014. Dans un entretien récent au Financial Times, Mme dos Santos s'est dite déterminée à "rendre la Sonangol très rentable".
Plus gros producteur d'or noir d'Afrique subsaharienne avec le Nigeria, l'Angola est confronté à une grave crise économique.
M. dos Santos doit quitter le pouvoir à l'issue des prochaines élections générales de 2017, selon des sources internes à son parti qui n'ont pas encore été officiellement confirmées.
Avec AFP