Le fils de l'ex-président limogé du fonds d'investissement souverain en Angola

Le président angolais Joao Lourenço, Luanda, le 23 aout 2017

Le président angolais Joao Lourenço a démis de ses fonctions le fils de l'ancien chef de l'Etat José Eduardo dos Santos qui était à la tête du fonds d'investissement souverain du pays, a annoncé mercredi soir la présidence.

José Filomeno dos Santos a été remplacé par un ancien ministre des Finances, Carlos Alberto Lopes.

Le fils de l'ex-président, surnommé "Zenu", avait été mis en cause dans le scandale des "Paradise Papers". Le fonds aurait versé des dizaines de millions de dollars à un homme d'affaires proche de "Zenu", Jean-Claude Bastos de Morais, pour gérer cette entité.

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Comme de nombreuses puissances pétrolières, l'Angola a mis en place un fonds pour investir les revenus de l'or noir. Lancé en 2011, il était alors doté de 5 milliards de dollars.

Depuis qu'il a pris ses fonctions en septembre, Joao Lourenço, dauphin désigné par José Eduardo dos Santos, a commencé à démanteler pièce par pièce l'empire politico-financier bâti par son prédécesseur, au pouvoir pendant trente-huit ans.

Il a ainsi congédié plusieurs patrons des institutions ou secteurs les plus sensibles du pays (Banque centrale, pétrole, industrie du diamant, médias), tous des fidèles de l'ancien président.

La fille dos Santos, Isabel, classée femme la plus riche d'Afrique par le magazine américain Forbes, a été évincée en novembre de la présidence de la compagnie pétrolière nationale Sonangol.

Depuis, la Sonangol a indiqué enquêter sur des mouvements de fonds jugés suspects ordonnés par la femme d'affaires.

Son époux, Sindika Dokolo, n'a pas échappé au grand ménage organisé par le président. La Société publique angolaise de commercialisation des diamants (Sodiam) s'est retirée du capital du bijoutier suisse de Grisogono, dont est actionnaire le mari d'Isabel dos Santos.

José Eduardo dos Santos, qui est resté le patron du parti du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), a déploré en décembre des décisions à ses yeux trop "radicales".

Lundi, à l'occasion d'une conférence de presse pour ses 100 jours au pouvoir, Joao Lourenço lui a répondu en niant toute "tension" avec son prédécesseur.

Lors de sa campagne, Joao Lourenço avait promis d'éradiquer la corruption et de relancer l'économie du pays, en panne depuis la chute des cours du pétrole, sa principale ressource, en 2014.

Avec AFP