Annulation du contrat sur les bulletins de vote au Kenya

Uhuru Kenyatta s'adresse à ses partisans lors d'un rassemblement de campagne au stade de Homabay dans l'ouest du Kenya, le 1er mars 2013.

Un tribunal kényan a annulé vendredi un contrat sur l'impression des bulletins de vote de l'élection présidentielle du mois prochain à la suite d'une plainte de la coalition de l'opposition.

La commission électorale avait choisi pour ce contrat de 24 millions de dollars une société de Dubaï, Al Ghurair, qui est liée, selon l'opposition, au président Uhuru Kenyatta.

Trois juges de la Haute cour ont estimé que le processus manquait de transparence et ordonné une nouvel appel d'offres. Les avocats de de la Commission électorale indépendante (IEBC) ont l'intention de présenter un recours, estimant que ce jugement pouvait conduire à repousser la date de la présidentielle, actuellement prévue pour le 8 août.

Cette firme de Dubaï a cependant toujours d'autorisation d'imprimer les bulletins de vote pour les législatives et d'autres scrutins qui se déroulent le même jour.

Le président de la commission électorale, Wafula Chebukati, a souligné que le jugement avait "des conséquences importantes sur les élections".

La coalition de l'opposition (National Super Alliance - NASA) a qualifié la décision des juges de victoire et de "cadeau démocratique aux Kényans".

Huit candidats s'affrontent pour la présidence du pays. Les sondages donnent le sortant Uhuru Kenyatta vainqueur du premier tour avec près de la moitié des suffrages et une légère avance sur Raila Odinga. Aucun des autres candidats n'est crédité de plus d'un pour cent. L'un d'entre eux, Abduda Dida, a contesté en justice leur exclusion des deux principaux débats.

Les élections au Kenya se jouent rarement sur des programmes, mais beaucoup plus sur des sentiments d'appartenance ethnique et géographique. Lundi, l'Union européenne a mis en garde contre de possibles violences dans le cadre des élections, tandis que l'ONG Human Rights Watch a assuré avoir eu connaissance de cas d'intimidations et de menaces.

Avec AFP