Annulation d'un sit-in devant le siège de l'Union africaine en RDC

Des Congolaises marchent dans la rue à Kinshasa, en RDC, le 30 décembre 2013.

Une coalition d'ONG et de mouvements citoyens congolais a annulé mercredi un sit-in prévu devant le siège de l'Union africaine (UA) à Kinshasa, pour se conformer à l'interdiction de toute manifestation publique dans la capitale de la République démocratique du Congo.

"Il n'y aura plus de sit-in" car "le gouverneur ne l'a pas autorisé", a déclaré à l'AFP Carbone Beni wa Beya, un membre de l'organisation.

Fin septembre, les autorités avaient interdit toute manifestation publique à caractère politique à Kinshasa, après les manifestations des 19 et 20 septembre qui avaient fait 53 morts, selon l'ONU.

Une centaine d'organisations de la société civile avaient appelé le peuple congolais à s'exprimer les 26 et 27 octobre devant les assemblées provinciales.

A Kinshasa, ces organisations avaient appelé à un sit-in devant le siège de l'UA pour exiger le départ du président Joseph Kabila à l'issue de son mandat le 20 décembre.

Une délégation a déposé un mémorandum à la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) lui demandant de "faire pression" sur les autorités afin qu'elles autorisent les manifestations.

Lors d'une conférence de presse, le mouvement citoyen Lucha a dénoncé l'interdiction du sit-in à Kinshasa et l'arrestationà Goma (Nord-Kivu - est) de 17 de ses militants entre lundi et mercredi. Scandant "non à l'accord issu du camp Tshashi", "vive la Constitution", la dizaine de militants présents ont brûlé "symboliquement" une copie de l'accord signé entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition, reportant à avril 2018 la présidentielle censée se tenir avant la fin de 2016.

A Bunia (nord-est), un sit-in a été organisé sans incident devant le bureau de la Monusco. Les manifestants ont déposé un mémorandum "qui dénonce le coup d'État constitutionnel perpétré par les participants au dialogue avec la caution" de l'UA,a déclaré au téléphone à l'AFP Me Maguy Dodhi, une responsable du mouvement citoyen Filimbi (Sifflet).

"Nous avons interpellé huit personnes (mercredi) qui troublaient l'ordre public, elles sont soumises à un interrogatoire", a déclaré à l'AFP le général Awashango, chef de la police du Nord-Kivu. Ce responsable faisait allusion aux militants de Lucha arrêtés mercredi à Goma.

La RDC traverse une crise depuis la réélection contestée de Joseph Kabila en 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par des fraudes massives. Celle-ci est exacerbée par l'incapacité des autorités à organiser la présidentielle avant la fin de l'année.

Avec AFP