Les députés gambiens ont voté en mars un projet de loi très controversé visant à lever leur interdiction, le renvoyant à l'examen d'une commission avant un vote final en plénière, possiblement le 24 juin. Le projet de loi n'est pas mis à l'ordre du jour de cette session plénière pour le moment mais les parlementaires peuvent quand même décider d'en débattre. Cette question divise ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, à majorité musulmane, depuis des mois.
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Le chef de la diplomatie américaine a évoqué lors de cet entretien téléphonique mercredi "notre engagement commun en faveur des principes démocratiques et de la protection des droits de l'homme, notamment des droits des femmes et des jeunes filles", selon un communiqué du département d'Etat. Il a soulevé directement auprès du président gambien la question de ce projet de loi, a indiqué jeudi un haut responsable du département d'Etat sous couvert d'anonymat.
"Nous avons dit clairement que ces pratiques sont horribles. Nous nous y opposons dans le monde entier. Nous serions extrêmement inquiets de voir un pays prendre des mesures pour revenir sur l'interdiction des mutilations génitales féminines", a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller, interrogé à ce sujet lors d'un point de presse.
Les MGF sont interdites en Gambie depuis 2015. Ces mutilations, qui incluent l'excision, peuvent entraîner de graves problèmes de santé, notamment des infections, des hémorragies, la stérilité et des complications lors de l'accouchement.
La Gambie fait partie des dix pays où les MGF sont les plus répandues: 73% des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi cette intervention, selon les chiffres de l'UNICEF pour l'année 2024. Un rapport des Nations unies publié en mars indique que plus de 230 millions de filles et de femmes dans le monde ont eu à subir cette pratique.