Appel à la libération d'un journaliste burundais détenu en RD Congo

Le ministre de la Justice congolais Alexis Thambwe Mwamba, ancien ministre des Affaires étrangères, devant l'ONU le 28 septembre 2009.

Reporters sans frontières et l'organisation congolaise de défense de la presse Journaliste en danger ont sollicité mardi "l'implication personnelle" du ministre de la Justice congolais pour qu'il ordonne "la libération" d'un journaliste burundais en détention sans jugement depuis dix mois en République démocratique du Congo.

Reporters sans frontières (RSF) et l'organisation congolaise de défense de la presse Journaliste en danger (JED) ont adressé une correspondance au ministre de la Justice congolais Alexis Thambwe Mwamba en vue de solliciter "son implication personnelle et urgente pour ordonner la libération de Égide Mwemero, journaliste-technicien de la Radio Publique Africaine (RPA), station de Bujumbura", dans un communiqué.

M. Mwemero avait été arrêté le 13 octobre au Sud-Kivu, province de l'est de la RDC frontalière du Burundi et du Rwanda, quelques jours après le lancement d'une émission quotidienne consacrée au Burundi en kirundi (langue du Burundi parlée également au Sud-Kivu) sur une radio communautaire locale.

Les autorités provinciales avaient justifié son arrestation par des "raisons sécuritaires" et accusé la radio de propager "des propos (menaçant) sérieusement la paix au Burundi".

Le journaliste burundais avait été transféré à Kinshasa début novembre où il a été incarcéré près d'un mois dans une prison militaire avant d'être transféré à la prison centrale de Makala, sans être présenté devant un tribunal.

Le journaliste était inculpé par le parquet d'"espionnage" et "séjour irrégulier" en RDC, mais le magistrat qui l'a interrogé a conclu qu'"aucune infraction" n'était établie, selon RSF et JED.

"Le calvaire" du journaliste ne semble "émouvoir personne", se sont indignées les deux organisations.

Le Burundi occupe la 156e position sur 180 pays dans le classement de la liberté de la presse établi par RSF en 2016.

Le Burundi est plongé dans une grave crise ayant fait plus de 500 morts depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature pour un troisième mandat, trois mois avant sa réélection.

Avec AFP