Apple dépasse le cap symbolique des 2.000 milliards de dollars en Bourse

Un employé d'Apple, à droite, instruit un journaliste sur l'utilisation de la technologie de scanner d'empreintes digitales intégrée dans l'iPhone 5S à Pékin, le 11 septembre 2015. (AP Photo/Ng Han Guan, Archives)

Le géant de l'informatique Apple est devenu mercredi la première société américaine à valoir plus de 2.000 milliards de dollars en Bourse, une étape symbolique couronnant le succès de ses produits électroniques innovants, du Mac à l'iPhone, en passant par les montres connectées.

Le groupe dirigé par Tim Cook avait déjà marqué l'histoire de Wall Street en devenant en août 2018 la première entreprise privée à franchir la barre des 1.000 milliards de dollars.

Apple, qui a donc doublé sa capitalisation en tout juste deux ans, a depuis été suivi au-dessus des 1.000 milliards par Amazon, Microsoft et Alphabet, la maison mère de Google.

Le géant pétrolier saoudien Aramco était pour sa part devenu en décembre 2019 la première compagnie au monde à dépasser la barre des 2.000 milliards de dollars. Mais son cours a depuis beaucoup baissé et la valeur d'Apple est passée devant celle d'Aramco fin juillet.

Encore plus que ses concurrents, la marque à la pomme a vu ses résultats grimper à la faveur du confinement: entre avril et juin, le fabricant de l'iPhone a réalisé près de 60 milliards de chiffre d'affaires et plus de 11 milliards de bénéfice net.

Malgré un effondrement du marché mondial des smartphones au deuxième trimestre cette année, Apple est la seule marque du trio de tête (dans l'ordre Huawei, Samsung et Apple) qui a continué à croître, d'après le cabinet Canalys.

Et les observateurs s'attendent à une demande importante à l'occasion de la sortie de la prochaine gamme du téléphone multifonctions de la marque, l'iPhone 12.

Culture populaire

Pour l'analyste Daniel Ives, de Wedbush Securites, plus d'un tiers des iPhone en circulation dans le monde pourraient actuellement être remplacés par des modèles plus récents.

Apple est aussi selon lui l'un des groupes les mieux placés pour profiter des opportunités du déploiement de la 5G, la nouvelle génération de téléphonie mobile ultrarapide.

Le franchissement du cap des 2.000 milliards de dollars est, aux yeux de l'analyste, "une réussite monumentale qui reflète la domination de la firme de Cupertino à l'ère des smartphones".

L'action de l'entreprise cofondée en 1976 dans un garage californien par Steve Jobs et Steve Wozniak a bondi de près de 60% depuis le début de l'année, et a plus que doublé depuis la chute des marchés financiers en mars.

Surtout symbolique, cette étape marque le succès des produits du groupe: Apple a imprimé son empreinte sur la culture populaire avec des appareils à la pointe des technologies, au design aussi soigné que minimaliste, que ses clients sont prêts à payer très chers.

Cette ascension prouve aussi le poids immense des grands groupes technologiques sur la place new-yorkaise, qui ont tiré vers le haut les indices boursiers depuis le krach du printemps.

Avec la montée du travail et de l'école à domicile à cause de la pandémie de Covid-19, les investisseurs parient sur une utilisation toujours plus intense des ordinateurs, des smartphones et des services Internet.

Actionnaires

C'est quand l'action Apple a atteint 467,77 dollars, un peu avant 15H00 GMT mercredi, que le groupe a dépassé les 2.000 milliards de dollars de valeur. Au dernier comptage officiel, la société recensait en effet 4.275.634.000 titres.

La réussite boursière du groupe profite notamment à son patron Tim Cook, qui avait succédé à Steve Jobs en 2011.

Accueilli avec un certain scepticisme à l'époque, il n'a pas inventé de nouveaux produits phares mais a su faire fructifier les inventions de son prédécesseur. Il a aussi étendu les activités de la société en Chine ainsi que ses services, souvent liés à un écosystème dont il est difficile de s'affranchir.

Neuf ans après son arrivée à la tête du groupe, Tim Cook a récemment rejoint le club des milliardaires, selon les calculs de l'agence Bloomberg.

Déjà largement plébiscité par les actionnaires, Apple cherche à en attirer toujours plus: la compagnie prévoit de diviser son action en quatre fin août, une opération destinée à rendre le titre plus accessible au grand public, en le rendant moins onéreux à l'unité.

Adulé par les uns, Apple est aussi vilipendé par certains pour qui le groupe représente le capitalisme triomphant, sachant profiter au mieux des paradis fiscaux.

Comme Alphabet (la maison mère de Google), Facebook et Amazon, Apple se retrouve aussi depuis quelques années dans le viseur des autorités, et notamment des gendarmes de la concurrence, qui se demandent si le groupe n'abuse pas d'une position dominante.