Les professionnels d'Hollywood misaient plutôt sur un report de ce long-métrage historique sur l'esclavage, à cause du parfum de soufre qui émane de M. Smith depuis sa gifle en mars dernier sur l'animateur des Oscars, l'humoriste Chris Rock. Un dérapage largement condamné, qui lui a valu 10 ans d'exclusion de la cérémonie.
Malgré la polémique, Apple lancera "Emancipation" dans les salles obscures américaines le 2 décembre, avant une sortie sur sa plateforme de streaming Apple TV+ la semaine suivante. Ce calendrier permet au groupe de proposer le film pour les prochains Oscars, juste après être devenu la première plateforme de streaming à être récompensée par la statuette du meilleur film lors de la dernière cérémonie, grâce à son long-métrage "CODA".
M. Smith fait profil bas depuis les derniers Oscars, lors desquels il a remporté le prix du meilleur acteur pour sa performance dans "La Méthode Williams", quelques minutes après avoir giflé Chris Rock, qui avait tourné en dérision l'alopécie de sa femme, Jada Pinkett Smith.
Lire aussi : House of the Dragon, le préquel qui veut détrôner Game of ThronesL'ancien "Prince de Bel-Air" s'est publiquement excusé peu après cet incident. En juillet, il a également posté une vidéo sur les réseaux sociaux, proposant une rencontre avec l'humoriste. L'acteur de 54 ans a démissionné de lui-même de l'Académie des Oscars. Celle-ci l'a interdit de cérémonie pendant 10 ans, mais rien ne s'oppose à ce qu'il soit nominé pour la compétition. Son Oscar du meilleur acteur ne lui a pas été retiré malgré le scandale.
Dans "Emancipation", il campe un esclave en fuite dans les marais de Louisiane, avec l'espoir d'atteindre le Nord du pays, synonyme de liberté pour les Afro-américains dans les Etats-Unis du XIXe siècle. Le long-métrage a été réalisé par Antoine Fuqua, dont le film "Training Day" (2001) avait permis à Denzel Washington de remporter l'Oscar du meilleur acteur.
"Emancipation" devait initialement être tourné en Géorgie, mais la production a été relocalisée en Louisiane après l'adoption d'une loi polémique par cet Etat du Sud américain, qui visait selon plusieurs ONG à décourager le vote des Afro-américains.