Les festivités marquant les 60 ans de l'indépendance se sont déroulées en toute sobriété. La pandémie du coronavirus a empêché les manifestations de part et d'autre. Le défilé militaire n'a duré qu'un quart d'heure et a eu lieu à la présidence de la République.
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Mais les Béninois n'ont pas le coeur à la fête. Anicet Comlanvi, fiscaliste, pense "qu'en 60 ans d'indépendance, la misère est devenue le quotidien de bons nombres de Béninois".
"La pauvreté est ambiante et la misère est devenue la chose la mieux partagée au Bénin. Nous avons une économie essentiellement fiscale, essentiellement tirée par le coton. Nous passons tout le temps à motiver les paysans à cultiver le coton qu'on ne mange pas", estime-t-il.
Sur le plan des réformes et de la gouvernance, certains parlent d'un éternel recommencement. "En 60 ans d'indépendance, les hommes qui se sont succédé à la tête du pays se sont inscrits dans un esprit de raser tout ce qui a été accompli par leur prédécesseur", déplore Anselme Minhinto, observateur.
Même si le Bénin a connu des soubresauts sur le plan politique, le dysfonctionnement remarqué ces dernières années est intense. Jacques Aizan, politologue, plaide pour "l'union afin de construire le Bénin dans la paix et la fraternité".
"Il est important qu'entre fils de ce même pays, que nous puissions parler et nous entendre sur l'idéal. Il est aussi important que les acteurs politiques puissent être sincères l'un envers l'autre. Que le président de la République puisse véritablement comprendre les acteurs politiques de notre pays pour qu'ensemble, ils puissent se mettre d'accord sur ce qu'il faut pour la paix dans notre pays", plaide-t-il.
Dans son discours à la nation, le président Patrice Talon a invité les Béninois à travailler davantage pour relever le niveau du pays. "Aucun sacrifice ne sera suffisant pour le développement national", a t-il déclaré.
"La célébration de notre fête nationale marquant le 60e anniversaire de notre indépendance, nous engage à la conscience de la maturité résolue de notre nation. Elle nous impose de sortir définitivement de l'euphorie des indépendances pour construire notre devenir. Car il n'y a pas de réelle liberté sans développement qui nécessite le travail acharné et une prise de conscience effective de nos devoirs".
Cette célébration est la dernière de Patrice Talon en tant que chef de l'Etat si on s'en tient à la promesse de ce dernier de n'exercer qu'un seul mandat.