Après Washington, Budapest se retire d'un pacte mondial sur les migrations

Des migrants syriens manifestent leur mécontentement en Hongrie, le 4 septembre 2015.

La Hongrie, dirigée par un gouvernement ouvertement hostile à l’immigration, a déclaré mercredi qu’elle se retirait du pacte mondial sur les migrations approuvé la semaine dernière à l’ONU, affirmant que l’accord encourage des flux de personnes qu’elle juge « dangereux ».

Ce document non contraignant, finalisé après 18 mois de négociations, prévoit notamment de renforcer la coopération internationale pour répondre au phénomène mondial des migrations.

Washington s'était retiré fin 2017 de l'élaboration du Pacte en affirmant qu'il comprenait des dispositions contraires à la politique d'immigration de Donald Trump.

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Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a déclaré mercredi à Budapest que le document est «dangereux pour le monde et la Hongrie», car il «incitera des millions de personnes à prendre la route».

"La Hongrie doit sortir du processus d'approbation (du texte, NDLR) et, ce faisant, indiquer clairement qu'elle ne considère en aucune manière que les mesures ou lignes directrices du paquet constituent la voie à suivre", a-t-il déclaré.

Le "Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulée" sera formellement entériné lors d'une conférence internationale prévue au Maroc à la mi-décembre.

Ce texte est considéré comme le premier document international sur la gestion des migrations. Il recense une série de principes - défense des droits de l'homme, des droits des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale, etc. - et comprend un catalogue de mesures pour aider les pays à faire face aux migrations: améliorer l'information, mesures pour mieux intégrer les migrants, échange d'expertises...

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M. Szijjarto a déclaré que la Hongrie ne croyait pas au caractère non contraignant du document.

Au cours du processus de négociation, Budapest a exprimé sa préoccupation que l'accord puisse à terme forcer les gouvernements à ouvrir leurs frontières aux migrants.

La Hongrie, où le premier ministre souverainiste Viktor Orban a été réélu en avril, s'est illustrée depuis 2015 par sa politique hostile à l'accueil de migrants extraeuropéens, position qui l'a exposée aux critiques de ses partenaires européens.

Le nombre de migrants dans le monde est estimé à 258 millions, soit 3,4% de la population mondiale.

Avec AFP