AQPA revendique l'attaque contre Charlie Hebdo

Un manifestant brandissant "Je suis Charlie"

Dans une vidéo mise en ligne mercredi, Al Qaïda au Yémen a revendiqué l'attentat en affirmant qu'elle avait été menée sur ordre de son chef suprême, l'Egyptien Ayman al-Zawahiri.

"Des héros ont été recrutés et ils ont agi", a déclaré dans cette vidéo postée sur un site islamiste l'un des dirigeants d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Nasser Ben Ali al-Anassi.

Tandis que l'enquête se poursuit, notamment pour retrouver d'éventuels complices, plusieurs condamnations pour apologie du terrorisme ont été prononcées ces derniers jours contre des personnes qui avaient salué les attentats de la semaine dernière. L'humoriste controversé français, Dieudonné, a été arrêté mercredi à ce titre.

"La France est en guerre contre le terrorisme, le jihadisme et l'islamisme radical", mais "pas contre une religion", a affirmé mardi le gouvernement français.

Lors d'une émouvante cérémonie d'hommage aux trois policiers tués dans les attaques, le président François Hollande a demandé aux Français de "redoubler de vigilance" face à un danger "au-delà de nos frontières" comme "à l'intérieur".

A l'Assemblée nationale, ovationné debout par l'ensemble de la classe politique, le Premier ministre socialiste Manuel Valls a réitéré la fermeté française et lancé un appel appuyé à la "laïcité", référence cardinale du système français.

Les dirigeants du monde entier "commencent à comprendre" la "menace claire et réelle pour la paix" représentée par "l'islam extrémiste", a fait écho le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors des funérailles à Jérusalem des quatre juifs tués vendredi à Paris dans l'attaque d'un supermarché casher.

Mardi soir, la Maison Blanche s'est alarmée d'une poussée de l'antisémitisme en Europe et en France. "Nous ne faiblirons pas dans notre engagement à combattre le fléau de l'antisémitisme", a martelé le chef de cabinet de la Maison Blanche Denis McDonough devant des centaines de personnes réunies dans une grande synagogue de Washington en hommage aux victimes des attentats de Paris, les pires en Europe depuis une décennie.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry rencontrera vendredi matin à Paris François Hollande pour évoquer les attentats.

Manuel Valls a appelé à prendre "des mesures exceptionnelles" face à l'extrémisme, mais "jamais des mesures d'exception", récusant l'idée d'une législation d'urgence sur le modèle du Patriot Act américain.

Ce dispositif, voté aux Etats-Unis dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, avait été durement critiqué ensuite pour ses atteintes aux libertés civiques.