L'armée nigériane aurait arrêté le cerveau présumé de l'assassinat d'un héros de guerre

Patrouille de l'armée nigérienne dans le camp d'Assaga près de Diffa, au Niger, le 29 février 2016. (VOA/Nicolas Pinault)

L'armée nigériane a déclaré avoir arrêté un membre du groupe islamiste Boko Haram, cerveau présumé du meurtre, il y a plus de trois ans, d'un héros de la guerre civile du Biafra.

Le général à la retraite Mamman Shuwa a joué un rôle clé contre les séparatistes lors du conflit qui déchira la province du sud-est du Nigeria de 1967 à 1970. Le militaire a été abattu le 2 novembre 2012 devant sa résidence de Maiduguri, berceau de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.

Le suspect, Mohammed Sani Nafi'u - alias Malam Yaro -, âgé de 35 ans, a été arrêté dimanche près de Kano, dans le nord, a déclaré un responsable militaire, le général Hamisu Hassan.

"Les premiers éléments de l'enquête ont révélé que Mohammed Sani Nafi'u (...) a aidé les terroristes dans l'assassinat du général Mamman Shuwa", a-t-il déclaré à la presse.

Nafi'u a été présenté à un groupe de journalistes sur une base militaire de Kano aux côtés d'un autre suspect accusé d'avoir dirigé le groupe islamiste dans la ville de Baga, sur les rives du Lac Tchad, et d'avoir joué un rôle important dans le soulèvement initial de Boko Haram en 2009 à Maiduguri.

Lors de ce mouvement dans la capitale de l'Etat du Borno des centaines de membres de Boko Haram ont été tués par les forces de sécurité, notamment le leader du groupe, Mohamed Yusuf.

Nafi'u aurait fui Maiduguri après l'assassinat du général Shuwa et avait été donné pour mort dans une altercation avec l'armée, a rapporté le général Hassan.

Le suspect a nié toute implication dans le meurtre du général Shuwa.

"Lors de son assassinat, j'étais au marché. Je n'étais même pas au courant qu'il avait été tué avant d'en être informé par un ami", a-t-il dit aux journalistes.

"Je reconnais être un membre de Boko Haram, j'étais un disciple de Mohamed Yusuf, j'ai très longtemps étudié à son école. Mais je n'ai pas conduit nos membres sur les lieux de l'assassinat du général Shuwa."

Avec AFP