Zainab Fatima Ameen, six ans, dont le corps a été retrouvé début janvier, était le douzième enfant assassiné ces deux dernières années dans un rayon de 2 kilomètres autour de Kasur, selon les autorités.
Shahbaz Sharif, chef du gouvernement de la province du Pendjab, où est située cette ville frontalière de l'Inde, a annoncé l'arrestation du suspect, Imran Ali, mardi soir lors d'une conférence de presse.
"Le meurtrier de Zainab a été arrêté, son nom est Imran, il a 24 ans et habite à Kasur, c'est un tueur en série", a déclaré M. Sharif.
Les autorités ont analysé l'ADN de 1.150 personnes et celui d'Ali présente "100 pour cent" de similitude avec celui des échantillons recueillis sur la scène du crime, a précisé M. Sharif.
En outre, interrogé en étant soumis à un détecteur de mensonges, le suspect a "avoué tous ses méfaits, nous avons l'enregistrement vidéo", a-t-il ajouté.
La police a indiqué que les premières analyses d'ADN avaient démontré un lien entre Ali et le meurtrier de Zainab. Le même ADN a été retrouvé sur six des douze victimes, selon des responsables de médecine légale.
"Ali vivait dans une rue proche de Zainab", a indiqué un responsable de la police.
Un autre responsable a précisé qu'Ali avait été arrêté plusieurs jours après le meurtre mais qu'il avait été relâché après avoir nié toute implication dans l'assassinat de la fillette.
"Il a fui la ville et a séjourné dans d'autres villes pendant quelques jours sans savoir qu'il était sous surveillance", a-t-il ajouté, confirmant que le suspect était passé aux aveux.
Le viol et le meurtre de la fillette ont bouleversé l'opinion publique au Pakistan, une violente manifestation contre l'inaction supposée de la police ayant fait deux morts à Kasur. Des célébrités, des hommes et femmes politiques de l'opposition et des anonymes ont exigé l'arrestation du coupable tandis que le hashtag #JusticeForZainab circule sur les réseaux sociaux.
Les télévisions pakistanaises ont diffusé en boucle des images glaçantes de caméras de vidéosurveillance montrant une petite fille présentée comme Zainab, main dans la main avec un homme non identifié.
La colère des habitants a été alimentée par le fait que la région de Kasur est déjà tristement célèbre pour une affaire de crimes sexuels.
En 2015, un gigantesque scandale de pédophilie y avait été mis à jour. Des vidéos montrant au moins 280 enfants victimes d'abus sexuels par une bande qui faisait chanter les familles avaient été découvertes. A l'époque déjà, la police avait été accusée de fermer les yeux.
Avec AFP