Arrivée en Centrafrique du secrétaire général de l'ONU

Antonio Guterres arrive en Centrafrique, le 24 octobre 2017. (Twitter/Minusca)

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, est arrivé mardi après-midi à Bangui, en Centrafrique, pour sa première visite d'une opération de maintien de la paix depuis sa prise de fonctions en janvier.

Malgré de fortes pluies, une foule de Centrafricains s'était massée pour l'accueillir sur la route qui mène à l'aéroport, au nord de la capitale centrafricaine.

Arrivé cet après-midi à Bangui, le secrétaire général participe mardi soir à la commémoration de la Journée des Nations Unies aux côtés du président centrafricain, Faustin Archange Touadéra.

Antonio Guterres déposera une gerbe de fleurs en mémoire des six Casques bleus décédés en mai dans la zone, alors que la ville de Bangassou est sous le contrôle depuis mai des milices antibalaka (antimachettes), qui prétendent défendre les chrétiens et affrontent dans les localités environnantesgroupes armés peuls ou/et issus de l'ex-coalition Séléka à dominante musulmane.

Le numéro 1 de l'ONU et le chef d'État centrafricain se retrouveront mercerdi, au siège de la présidence, pour un tête-à-tête suivi d’une déclaration à la presse.

Le secrétaire général se rendra ensuite à Bangassou, où il rencontrera les responsables locaux, des déplacés internes ainsi que les membres du comité local de paix.

M. Guterres s'entretiendra avec des éléments des contingents gabonais et marocains présents sur place et se rendra dans le camp de déplacés de la ville, protégés par les Casques bleus.

A son retour à Bangui, le secrétaire général doit rencontrer des victimes d'abus sexuels et leurs familles, tandis que les accusations d'agressions sexuelles de Casques bleus sur la population civile se sont multipliées ces derniers mois. Il sera accompagné de Jane Connors, avocate des droits des victimes de l'ONU.

En politique interne, M. Guterres doit s'entretenir avec le chef de l'Etat, M. Faustin-Archange Touadéra, et de l'Assemblée nationale, M. Meckassoua. Les tensions sont vives entre les deux hommes, le camp du premier ayant accusé en juillet le second de fomenter une tentative de coup d'Etat.

A Bangui, il rencontra des ONG - cibles régulières des belligérants - opérant sur le territoire, les membres de la plateforme interreligieuse centrafricaine, et des cadres de la société civile.

Le secrétaire général de l'ONU doit s'entretenir jeudi avec les éléments militaires de l'Union européenne qui forment l'armée nationale centrafricaine.

Il se rendra dans le quartier musulman de Bangui, poumon économique de la capitale et vivier de violences dans le passé, le PK5.

Avec Faustin Archange Touadéra, il prendra part à une réunion sur le processus de Désarmement-Démobilisation-Réintégration (DDR), avant de se rendre ensemble au Monument des Martyrs pour rendre hommage aux victimes centrafricaines.

Vendredi après-midi, il donnera une conférence de presse à l’aéroport Bangui-Mpoko avant de quitter la RCA.

L'arrivée du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique coïncide avec la "journée des Nations unies", proclamée en 1947 et qui marque l'entrée en vigueur de la charte de l'ONU.

Freeman Sipila, correspondant à Bangui