Le premier vol spécial ramenant des Afghans ayant travaillé avec des Américains depuis l'invasion en 2003 a atterri vendredi à l'aéroport international de Dulles, dans la périphérie de Washington.
À bord se trouvaient plus de 221 personnes, dont 57 enfants et 15 bébés. Il s’agit des familles des interprètes et autres auxiliaires qui craignent des représailles de la part des talibans qui leur reprochent d’avoir aidé l’ennemi.
Le président américain Joe Biden s’est dit fier de les accueillir.
M. Biden a qualifié ce vol d'"étape importante". "J’aimerais remercier ces courageux Afghans d'avoir soutenu les États-Unis, et aujourd'hui, je suis fier de leur dire : ‘Bienvenue à la maison’ ", a déclaré M. Biden dans un communiqué.
Le secrétaire d'État Antony Blinken et le secrétaire à la défense Lloyd Austin ont félicité les Afghans pour leur travail aux côtés des Américains et ont déclaré que leur arrivée démontrait l'engagement du gouvernement américain à leur égard.
Cependant, une agence qui milite pour les réfugiés a déclaré que l'administration Biden n’est pas encore parvenue à trouver une solution pour des milliers d'autres Afghans.
"À ce jour, il n'existe tout simplement aucun plan clair sur la manière dont la grande majorité de nos alliés seront mis en sécurité", a déclaré Krish O'Mara Vignarajah, président de l'agence de réinstallation Lutheran Immigration and Refugee Service, à propos des interprètes afghans.
"Nous ne pouvons pas, en toute conscience, les mettre en danger dans des pays tiers dont le bilan en matière de droits de l'homme n'est pas fiable, ou dans lesquels les talibans pourraient les atteindre", a ajouté le responsable de la réinstallation.
Jeudi, le Congrès a approuvé à une écrasante majorité une loi qui autoriserait l'octroi de 8 000 visas supplémentaires et un financement de 500 millions de dollars pour la réinsertion des Afghans.
Au pouvoir depuis Janvier, Joe Biden a annoncé que les États-Unis retireraient toutes leurs troupes d'Afghanistan d'ici le 11 septembre, honorant ainsi un accord de retrait conclu par l'ancien président Donald Trump.
Les Afghans nouvellement arrivés rejoindront les 70 000 autres personnes qui se sont réinstallées aux États-Unis depuis 2008 dans le cadre de ce programme de visa spécial.