Assassinat d'un chef militaire d'un groupe pro-gouvernemental au Mali

Un chef militaire d'un groupe armé pro-gouvernemental malien a été tué par des inconnus à Ménaka, dans le Nord-est du Mali, et deux suspects ont été arrêtés, a appris vendredi l'AFP de sources concordantes.

"Almadi Ag Lengach, chef militaire du Gatia (Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés) à Ménaka a été assassiné à son domicile par des hommes armés qui ont pris la fuite", dans la nuit de jeudi à vendredi, a déclaré à l'AFP Mohamed Ag Ouleg, un combattant de cette organisation dans cette ville.

Le Gatia est un des signataires de l'accord de paix de mai-juin 2015 entre le gouvernement malien, les groupes armés qui lui sont favorables et l'ex-rébellion à dominante touareg.

L'information sur ce meurtre a été confirmée par une source militaire malienne. "Les assaillants ont escaladé le mur de sa maison située au nord de Ménaka, pour éviter les gardes devant son domicile", a précisé cette source.

Le nombre d'assaillants était entre "deux" et "quatre", selon des habitants de Ménaka interrogés vendredi par l'AFP qui ont également présenté la victime comme un élément "important" dans la sécurisation de la ville.

Ces assaillants "sont venus à moto" et deux personnes suspectées d'être impliquées dans le meurtre ont été arrêtées vendredi, a affirmé une source de sécurité à Ménaka, information confirmée par une autre source sécuritaire.

Les autorités intérimaires dont l'installation est prévue par l'accord de paix dans les cinq régions du nord du Mali ont été mises en place à Ménaka le 2 mars, tout comme à Gao, après Kidal le 28 février.

Cette disposition importante de l'accord n'est en revanche toujours pas entrée en vigueur dans deux régions, celles de Tombouctou (nord-ouest) et Taoudénit, en raison de tensions et de divergences sur le choix des personnes désignées pour y diriger ces autorités intérimaires.

Le Nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.

Ces groupes ont été en grande partie chassés de cette vaste région par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013, à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques malgré la signature de l'accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

Avec AFP