La minorité chrétienne d'Egypte représente 10% des quelque 100 millions d'habitants de ce pays majoritairement musulman, et se dit victime de discriminations. Les coptes sont régulièrement victimes d'agressions d'extrémistes, souvent en lien avec la présence d'une église dans un village.
Joint au téléphone par l'AFP, le Père Makarios, évêque de la province de Minya située à 250 km au sud du Caire, a déclaré que "quatre maisons appartenant à des coptes (chrétiens d'Egypte) avaient été attaquées vendredi par des habitants du village et d'autres localités environnantes".
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, l'archevêché de Minya a indiqué que l'attaque s'était produite dans le village de Demchaw Hachem.
"Des extrémistes ont attaqué des coptes, volé des quantités de bijoux et de l'argent, détruit des appareils électro-ménagers et mis le feu à certaines propriétés", a-t-il dit. Trois personnes dont un pompier ont été blessées.
Selon lui, l'utilisation par les chrétiens de maisons ou de salles dans le village pour prier est à l'origine de cette attaque.
Lire aussi : Sissi nomme de nouveaux gouverneurs dans des régions clésDepuis plusieurs jours, des informations avaient circulé sur une possible attaque "d'extrémistes" et les autorités concernées ont été averties mais les forces de sécurité sont arrivées après le drame, a poursuivi l'archevêché.
Selon un responsable de la sécurité, 38 suspects ont été arrêtés après l'attaque et seront présentés au parquet.
Fin 2017, une église au sud du Caire a été violemment attaquée par une foule réclamant la "démolition" du bâtiment.
De nombreuses églises sont construites illégalement en Egypte en raison d'obstacles administratifs. Une nouvelle loi a été promulguée en 2016 sur la construction et la restauration des églises et présentée par les autorités comme une avancée.
Le 11 août dernier, un attentat suicide contre une église au nord du Caire a été déjoué par les forces de sécurité dont la présence a conduit l'assaillant présumé à faire détoner sa ceinture explosive sur un pont à 200 mètres du lieu de culte, selon des sources sécuritaires.
Ces deux dernières années, les coptes ont été visés par des attentats sanglants, la plupart revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique.
Avec AFP