"Jusqu'ici, nous n'avons pas trouvé de preuve de radicalisation suggérant que l'homme en garde à vue a agi pour un motif terroriste", a déclaré le chef adjoint de la police Mark Rowley.
L'agresseur présumé, un jeune Norvégien d'origine somalienne de 19 ans arrêté peu après l'attaque perpétrée à Russell Square et qui a également fait cinq blessés, a agi de manière "spontanée" et "au hasard", a-t-il ajouté.
"Tout le travail que nous avons réalisé jusqu'ici montre que ce tragique incident a été déclenché par des troubles mentaux", a souligné le responsable.
Ce constat ressort de l'audition du suspect et de sa famille ainsi que de perquisitions, a-t-il ajouté.
Dans la nuit, l'éventuel caractère terroriste de l'attaque avait été évoqué par la police, alors que plusieurs attentats ont endeuillé la France et l'Allemagne depuis trois semaines.
"Cette attaque va instiller de l'inquiétude", a reconnu M. Rowley, soulignant qu'à titre de précaution les patrouilles policières dans les rues londoniennes ont été accrues jeudi.
- 'Corps sous un drap' -
D'abord conduit à l'hôpital, le suspect, neutralisé à l'aide d'un taser, un pistolet à impulsion électrique, aux alentours de 22H40 (21H40 GMT), a été placé en garde à vue dans le sud de Londres jeudi matin.
Outre la sexagénaire américaine qui a été tuée, l'agresseur a blessé trois hommes et deux femmes. Un Britannique, poignardé au niveau de l'estomac, était toujours hospitalisé jeudi soir contrairement au quatre autres blessés, a précisé la police.
Un Américain a été blessé au couteau au niveau de la poitrine, une Australienne a été touchée au dos, un Australien à la poitrine et une Israélienne à un biceps, a détaillé la police.
"Nouvelle bouleversante qu'une citoyenne américaine a été tuée dans l'attaque de #RussellSquare", a réagi sur Twitter l'ambassadeur des Etats-Unis au Royaume-Uni, Matthew Barzun.
Une porte-parole de la police norvégienne a déclaré à l'AFP que l'auteur présumé de l'attaque était enregistré "comme ayant quitté la Norvège depuis 2002".
"J'étais en train d'acheter une bière quand j'ai entendu une femme crier qui courait après un homme. Je pensais que c'était un vol de sac à main", a raconté dans la nuit à l'AFP Xavery Richert, un touriste français de 22 ans. "Je suis ressorti fumer une cigarette (...) il y avait les pompiers, la police et ensuite j'ai vu le corps sous un drap, on ne voyait que les pieds qui dépassaient".
Constantine Somerville, un riverain sorti de chez lui après l'arrivée des secours, a expliqué que "c'est une zone sûre et d'ordinaire très calme, surtout le soir".
Le chef de Scotland Yard, Bernard Hogan-Howe, avait mis en garde dimanche contre le fait que le Royaume-Uni n'était pas immunisé contre les attentats.
"Je sais que vous aimeriez que je vous rassure. Mais je crains de ne pouvoir le faire entièrement", avait-il dit. "Notre niveau de menace est à +grave+ depuis deux ans. Il va le rester. Cela signifie qu'une attaque est fortement probable. On peut dire qu'il s'agit de savoir quand, pas si" elle aura lieu, avait-il ajouté.
- Appel au calme du maire -
La police londonienne avait annoncé mercredi, avant l'attaque au couteau, le déploiement de 600 policiers armés supplémentaires à Londres.
En décembre, à la suite des attentats de Paris et Saint-Denis du mois précédent, ces renforts avaient été décidés, portant le chiffre de policiers armés à 2.800 dans la capitale britannique.
Jeudi, le maire de Londres Sadiq Khan a appelé "les Londoniens à rester calmes et vigilants".
L'attaque mortelle à l'arme blanche contre un soldat de 25 ans, Lee Rigby, le 22 mai 2013 dans le sud-est de Londres, est la dernière attaque terroriste meurtrière au Royaume-Uni.
Le 7 juillet 2005, quatre attentats suicides coordonnés à l'heure de pointe dans trois rames de métro et un bus londoniens avaient fait 56 morts et 700 blessés. Un groupe se réclamant d'Al-Qaïda avait revendiqué ces attaques.
Avec AFP