Attaque dans l'est du Faso: au moins 8 morts dont 3 gendarmes

Un soldat burkinabé monte la garde dans un village de Gorgadji, dans la zone sahélienne, au Burkina Faso, le 3 mars 2019.

Au moins trois gendarmes et cinq supplétifs civils engagés dans la lutte antijihadiste ont été tués lundi soir lors d’une attaque contre des unités mixtes dans l'est du Burkina Faso, a appris mardi l'AFP de sources sécuritaire et civile.

"Des unités mixtes de gendarmes et de Volontaires pour la défense de la patrie ont subi une attaque à Tanwalbougou, dans la province du Gourma. Le bilan provisoire fait état de trois gendarmes et cinq volontaires décédés", selon une source sécuritaire.

"Un autre gendarme et un volontaire grièvement blessé ont été pris en charge au centre hospitalier régional de Fada N’Gourma", a-t-elle ajouté.

Cette attaque a été confirmée par un responsable local des supplétifs civils qui a précisé qu'elle "a été menée par plusieurs dizaines d'hommes à bord de motocyclettes qui ont principalement ciblé une équipe de patrouille à la sortie est de Tanwalbougou".

Cette attaque fait “suite à une embuscade perpétrée dimanche qui a été repoussée" par les forces de défense effectuant "des opérations de sécurisation après l'arrivée massive de plusieurs centaines de personnes à Fada N’Gourma (chef-lieu de région et de la province), suite à des menaces de groupes armés", selon ce responsable local.

Le 28 mars, trois personnes avaient été tuées à Tanwalbougou, une commune située à une cinquantaine de kilomètres de Fada N’Gourma et dont la brigade de gendarmerie a été la cible de six attaques depuis 2019.

Créés en décembre 2019, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), sont des supplétifs civils qui interviennent aux côtés des forces armées pour des missions de surveillance, d'information et de protection après une formation militaire de 14 jours.

Ils font également office de pisteurs et combattent souvent aux cotés de l'armée, payant un lourd tribu avec plus de 200 morts dans leurs rangs, selon un décompte de l'AFP.

Le 1er avril, six d'entre eux ont été tués au cours d’une embuscade dans le nord du Burkina Faso. Le 21 mars, deux volontaires avaient été tués lors de deux attaques, deux semaines après la mort de cinq autres lors d'une embuscade contre un détachement militaire, toujours dans le nord du pays.

Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger en proie aux attaques jihadistes, en est également la victime régulière depuis 2015.

D’abord concentrées dans le nord du pays, limitrophe du Mali, les exactions attribuées à des groupes jihadistes, dont le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'est et le nord-ouest, faisant depuis 2015 plus de 1.200 morts et plus d'un million de déplacés, fuyant les zones de violences.