L'assaut des islamistes contre la capitale de l'Etat de Borno a eu lieu quelques heures après la prestation de serment du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari, qui a promis d'installer à Maiduguri un nouveau centre de commandement de l'armée pour mieux coordonner la contre-insurrection.
Dans la nuit de vendredi à samedi, peu après minuit, des habitants du quartier périphérique de Dala, dans le sud de la ville, se sont réveillés au son de roquettes tirées en rafales, a expliqué à l'AFP un habitant, Modu Karumi.
Son récit a été confirmé par plusieurs autres habitants, selon qui des centaines de combattants islamistes tentaient à ce moment-là d'avancer vers la ville, qui abrite des centaines de milliers de Nigérians chassés de chez eux par les violences touchant l'Etat de Borno.
Un journaliste de l'AFP vivant dans le quartier a entendu ce qui ressemblait à des transports de troupes se déployer sur les limites sud de Maiduguri pour bloquer l'avancée des insurgés.
Plusieurs autres habitants ont fait état de roquettes frappant des habitations, sans savoir si elles avaient fait des victimes.
Trois hauts responsables sécuritaires à Maiduguri, sous couvert d'anonymat, ont assuré que l'attaque avait été repoussée. "Tout est sous contrôle", selon l'un d'eux.
Les observateurs doutent que Boko Haram ait actuellement les capacités de prendre Maiduguri, régulièrement prise pour cible, mais une attaque d'ampleur pourrait entraîner de lourdes pertes civiles.
Les insurgés ont été chassés de plusieurs villes qu'ils contrôlaient dans l'Etat de Borno depuis le début d'une offensive en février de l'armée nigériane, appuyée par des troupes du Cameroun, du Tchad et du Niger. Mais les islamistes semblent désormais se regrouper, notamment sur la frontière camerounaise.
Le président Buhari a promis vendredi d'intensifier les opérations contre Boko Haram et d'installer le centre de commandement militaire qui les gère, aujourd'hui situé à Abuja, à Maiduguri.
Son prédécesseur Goodluck Jonathan a été très critiqué pour son incapacité à circonscrire l'insurrection, qui a fait plus de 15.000 morts et 1,5 million de déplacés depuis son déclenchement en 2009.
M. Buhari, un ancien haut gradé, assure que l'insurrection peut être vaincue et en a fait une priorité de son administration.
Avec AFP