Onze soldats burkinabè, anciens membres du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne du président Blaise Compaoré, unité auteure d'un putsch raté en septembre, ont été interpellés après l'attaque vendredi d'un dépôt d'armes près de Ouagadougou, a déclaré dimanche 24 janvier l'armée burkinabè.
"Les opérations sont toujours en cours", a déclaré le commandant Mahamadi Bonkoungou, chef du Bureau des opérations interarmées de l'Etat-major générale des armées.
L'attaque du dépôt d'armes et de munitions de l'armée à l'ouest de la capitale a été perpétrée par "une dizaine d'éléments de l'ex RSP dans la nuit de jeudi à vendredi aux environs de 4 h, occasionnant un blessé du côté des hommes de garde", a précisé le commandant Bonkoungou.
Selon l'état-major, les auteurs du raid n'ont pas réussi à s'emparer de munitions comme on l'avait cru dans un premier temps et sont partis avec "quelques kalachnikov et des RPG7", des lance-grenades anti-char.
Une quinzaine de soldats recherchés
Une quinzaine de soldats sont toujours recherchés dans le cadre de l'enquête, a indiqué le commandant Bonkoungou. Il a appelé "la population à une collaboration", ajoutant "qu'immédiatement (après l'attaque) un dispositif a été mis en place pour renforcer la sécurité du site (...) et mener des recherches contre les auteurs de l'attaque".
L'armée a annoncé qu'elle ferait diffuser dans les médias les identités et les photos des suspects encore en fuite "afin d'inciter les populations à participer à leur arrestation".
Fort de quelque 1 300 hommes, le RSP, unité d'élite de l'armée burkinabè, a été dissous pour avoir mené le 17 septembre un coup d'État contre le gouvernement de transition formé après la chute de Blaise Compaoré.
Le putsch, dirigé par le général Gilbert Diendéré, un proche de l'ancien président, a été mis en échec en moins d'une semaine suite à une mobilisation de la population soutenue par une partie de l'armée loyaliste.
Une soixantaine de personnes ont été écrouées, dont le général Diendéré, poursuivi pour "crimes contre l'humanité".
"L'objectif premier de ces éléments, c'est de s'attaquer essentiellement aux infrastructures militaires et, pourquoi pas, libérer certains de leurs anciens responsables à la Maca", la Maison d'arrêt et de correction des armées, a indiqué de son côté le colonel Gaoussou Coulibaly, chef du Centre des opérations interarmées.
Avec AFP