Des centaines de personnes, toutes de blanc vêtues, ont rendu un hommage, lors d'une marche silencieuse samedi 23 janvier au soir, aux victimes de l'attaque jihadiste qui a fait une trentaine de morts le 15 janvier à Ouagadougou, a constaté l'AFP.
Baptisée "chaîne de la lumière", cette manifestation qui s'est achevée à l'heure exacte du début de l'attaque, à 19 h 40 (même heure GMT), a été organisée à la suite d'un appel lancé jeudi sur les réseaux sociaux par un manager de musique, Walib Bara, et une journaliste, Raïssa Compaoré.
"Cette manif est appelée 'chaîne de la lumière' parce que nous savons que l'intention de ceux qui ont commis ces actes barbares était de faire sombrer le pays", a expliqué à la presse Walib Bara.
"Nous sommes venus là, sur le site des attaques, pour dire que nous continuerons à boire du café du Cappuccino dans un Burkina splendide", a-t-il poursuivi dans un jeu de mots sur deux des lieux de l'assaut des islamistes.
Le café-restaurant Cappuccino et l'hôtel Splendid, en plus de l'hôtel Yibi et du bar Taxi-Brousse, ont été les cibles de la première attaque de ce type jamais perpétrée au Burkina Faso, qui a fait 30 morts et 70 blessés.
"Je suis Splendid"
Les manifestants portant des écriteaux "Je suis Splendid" ou "Je suis Cappuccino" ont effectué leur marche sur 500 mètres environ jusqu'aux lieux des attaques où des bougies dessinant la carte du Burkina ont été allumées.
Ils ont chanté l'hymne national et le propriétaire d'un restaurant qui jouxte le Cappuccino avait ouvert exceptionnellement son établissement fermé depuis l'attaque pour offrir gracieusement le café.
"Je n'ai pas peur de venir sur l'avenue Kwame N'Krumah parce que je vois que l'Etat a pris des dispositions sécuritaires pour nous protéger (...). La vie continue malgré ces attaques", a indiqué de son côté Issouf Cissé, un agent commercial attablé à une centaine de mètres du Cappuccino.
Le gouvernement a prévu de rendre lundi un hommage national aux victimes au cours d'une cérémonie à laquelle devrait assister le chef de l'Etat, Roch Marc Christian Kaboré.
L'attaque a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar.
Avec AFP